Selon les explications du président de la Commission électorale ivoirienne, l’ex-président Laurent Gbagbo, investi par le PPA-CI, son parti, pour la présidentielle d’octobre 2025, risque de ne pas pouvoir briguer de mandat, en raison de sa radiation du listing électoral.
La radiation de M. Gbagbo de la liste électorale « n’est pas une affaire personnelle », a déclaré ce mardi 22 octobre 2024, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), M. Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, face à la presse.
M. Coulibaly-Kuibiert, le président de la CEI, institution en charge de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire, s’exprimait à l’occasion d’un « Press-Club », une tribune initiée par l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI).
Il a expliqué qu’il y a une liste que le ministère ivoirien de la Justice remet à la Commission électorale indépendante, qui sert à extraire du fichier électoral des personnes qui sont déchues de leurs droits civils et politiques.
En outre, le ministère de l’Intérieur communique les personnes décédées afin de les radier pour établir une liste électorale définitive, a-t-il relevé, tout en insistant que cette décision n’est pas l’œuvre de la CEI et cela se fait toujours en rapport avec tous les commissaires centraux de l’institution.
Le président de la CEI a souligné qu’il ne cherche pas à « savoir qui a été bien jugé ou mal jugé », mais saisit le ministère de la Justice qui transmet à la Commission électorale, la liste des personnes déchues de leurs droits civils et politiques et « nous en tirons les conséquences. »
La Commission électorale indépendante, fera-t-il observer, est composée de représentants des principaux partis politiques ou des personnalités désignées par certaines institutions de la République et organisations de la société civile.
De ce fait, « s’il m’était venu l’envie d’enlever des citoyens de la liste électorale au motif que j’ai des affaires ou bien j’ai des conflits personnels avec eux, les autres m’auraient interpellé pour dire monsieur le président, ce n’est pas conforme à la loi », a-t-il dit.
Par ailleurs, la liste électorale qui est publiée est adoptée par tous les commissaires centraux de la commission électorale indépendante. Alors, « comment je vais faire pour radier des gens sans qu’ils ne puissent se plaindre ? », s’est-il interrogé.
M. Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a rassuré qu’il n’a pas intérêt à ôter le nom des gens de la liste électorale, rappelant qu’à l’occasion de la révision de la liste électorale, « nous publions toujours la liste des personnes qui sont déchues de leurs droits civils et des personnes décédées ».
« Si par erreur vous avez été inscrit sur la liste des personnes déchues ou décédées, vous pouvez à l’occasion du contentieux, faire une réclamation pour qu’on vous inscrive sur la liste électorale » définitive, a-t-il renseigné.
La période de collecte des données, dans le cadre de la révision de la liste électorale, a débuté le 19 octobre 2024 et devrait s’achever le 10 novembre 2024. Dans ce contexte, la CEI a créé 12 089 centres, soit 1 022 centres en plus pour accueillir les requérants.
Pour les deux premiers jours, Coulibaly-Kuibiert a révélé que 65 876 requérants se sont présentés sur 75% des lieux de recensement qui ont remonté les chiffres, dont 30 456 requérants de la catégorie des électeurs sollicitant la modification des données personnelles ou des changements des lieux de vote et 35 420 requérants primo-électeurs.
Cependant, 5 798 lieux de recensement ouverts n’ont reçu aucun requérant, a fait savoir M. Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), devant les médias, au siège de la Maison de la presse, à Abidjan.
Condamné à 20 ans ferme dans l’affaire de braquage de la Bceao lors de la crise postélectorale de 2010-2011, M. Gbagbo a été radié de la liste électorale. Bien qu’il bénéficie d’une grâce présidentielle depuis août 2022, cela ne permet pas son admission sur la liste électorale.
AP/Sf/APA