Face à une situation jugée inquiétante par le Secrétaire général de l’Onu, le Conseil de sécurité adoptera, le 30 octobre, une nouvelle résolution visant à prolonger le mandat de la MINURSO au Sahara pour une année supplémentaire.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a une nouvelle fois exprimé sa vive inquiétude quant à la détérioration de la situation humanitaire dans les camps de réfugiés de Tindouf, situés en Algérie et administrés par le Front Polisario. Dans son dernier rapport, Guterres s’est dit préoccupé par les conséquences graves de la flambée des prix des denrées alimentaires, qui affecte de manière disproportionnée les populations sahraouies.
« Cette situation, combinée à des conditions climatiques extrêmes et à un manque d’opportunités économiques, plonge de nombreux Sahraouis dans un état de malnutrition et de grande vulnérabilité », a-t-il souligné.
Malgré les efforts déployés par plusieurs agences des Nations Unies, telles que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’UNICEF, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour faire face aux multiples défis auxquels sont confrontés les Sahraouis, la situation demeure alarmante. Le rapport met notamment en lumière les graves violations des droits de l’homme, y compris la malnutrition, qui provoque des maladies comme l’anémie chez les enfants, les femmes enceintes et d’autres habitants des camps.
La crise humanitaire est aggravée par le refus persistant de l’Algérie d’autoriser un recensement officiel des réfugiés. Actuellement, leur nombre est estimé à environ 90 000, bien qu’il reste difficile à vérifier. Des témoignages d’anciens membres du Front Polisario indiquent que seulement 20 % des résidents des camps sont d’origine sahraouie, tandis que le reste serait composé de personnes issues de diverses tribus, notamment algériennes, complexifiant ainsi encore davantage la situation.
Malgré les millions de dollars d’aide humanitaire fournis par l’ONU et d’autres organisations internationales pour améliorer les conditions de vie dans les camps, les rapports indiquent une dégradation continue de la situation. Certains observateurs lient cette détérioration à des détournements de fonds destinés à l’aide humanitaire. Des ONG sahraouies ont documenté des cas de mauvaise gestion et de détournement de ressources, impliquant des responsables du Polisario en collaboration avec les autorités algériennes.
Dans son rapport de 2024, Antonio Guterres a noté que l’évaluation de la sécurité alimentaire faisait état d’une « détérioration des conditions dans les camps », en raison d’une réduction de 30 % des rations alimentaires sèches attribuable à la hausse des prix. Selon cette évaluation, plus de 80 % des habitants des camps dépendent désormais de l’aide alimentaire.
En réponse, le HCR a mis en place des mesures de soutien, notamment en creusant des puits et en installant des réseaux de distribution d’eau pour assurer l’accès aux services de base dans les cinq principaux camps. Toutefois, ces efforts, bien que cruciaux, ne suffisent pas à enrayer la crise humanitaire croissante qui frappe les réfugiés sahraouis de Tindouf.
RT/Sf/ac/APA