Onze parlementaires ont déposé, mercredi, une proposition de loi modifiant l’alinéa 3 de l’article 319 du Code pénal modifié.
De Barack Obama à Justin Trudeau, des dirigeants occidentaux sont venus plaider la cause LGBT au Sénégal. En vain. Le chef de l’Etat Macky Sall est resté intraitable : « Les cultures sont différentes, tout comme les religions et les traditions. Le Sénégal est un pays tolérant, mais on n’est pas prêt à dépénaliser l’homosexualité », avait-il répondu au premier président noir des Etats-Unis.
Sept ans plus tard, le Premier ministre canadien a buté sur un Macky Sall toujours droit dans ses bottes. « Les lois de notre pays obéissent à des réalités qui sont le condensé de nos valeurs culturelles. Elles sont le reflet de notre vision, de notre manière de vivre et d’être. Et ces lois interdisent l’exhibition, les relations contre nature. Cela n’a rien à voir avec l’homophobie. On ne peut pas dire au Sénégal qu’il faut, demain, légaliser l’homosexualité ; et que demain c’est la Gay Pride… Ce n’est pas possible. Notre société ne l’accepte pas ».
Malgré ces mises au point, le lobby LGBT continue à dérouler son agenda pour la reconnaissance des droits de cette communauté. Selon les onze députés de l’opposition qui portent la proposition de loi, « il urge donc de renforcer la répression des actes contre nature pour protéger la nation sénégalaise ».
Leur texte, ont-ils précisé, a la modeste prétention de faire l’écho des légitimes inquiétudes de l’écrasante majorité des croyants de ce pays. Mamadou Lamine Diallo, Moustapha Mamba Guirassy, Mame Diarra Fam, Cheikh Abiboulaye Dièye et sept autres parlementaires ont expliqué que les Sénégalais, rejetant déjà ce qu’ils considèrent comme « des contre valeurs », peuvent être tentés de « se faire justice » si le Droit ne prend pas en compte leurs aspirations profondes.
L’alinéa 3 de l’article 319 du Code pénal modifié, visé par la proposition de loi, dispose actuellement que « sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100.000 à 1.500.000 F CFA, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe ».
De l’avis des initiateurs de la proposition de loi, devrait être puni « d’une peine de cinq à dix ans d’emprisonnement ferme et d’une amende d’un million à cinq millions F CFA, sans possibilité d’accorder des circonstances atténuantes, quiconque aura été reconnu coupable d’actes contre nature ».
À l’avant-garde dans la lutte pour la préservation des mœurs, plusieurs organisations de la société civile dont l’ONG Jamra avaient tenu, le 23 mai dernier à la Place de la nation de Dakar, un grand rassemblement contre la promotion de l’homosexualité.
ID/APA