Le président de l’organe régulateur des médias, Abderaman Barka Doningar a menacé de suspendre ou de retirer tout organe de presse imprimé ou en ligne qui diffuserait de contenus sonores ou audiovisuels. La réaction des journalistes n’a pas tardé, convoquant la liberté de la presse et d’expression.
Dans un communiqué, Bello Bakary Mana, président de l’Association des médias en ligne du Tchad (AMET) a fermement réagi aux propos du régulateur, affirmant que les menaces de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA) dépassent le cadre légal en vigueur et posent de sérieux risques pour la liberté d’expression.
Le président de la HAMA, Abderaman Barka Doningar a récemment menacé de suspendre ou de retirer l’accréditation de tout média imprimé ou en ligne diffusant des contenus sonores ou audiovisuels, en dehors de leur format écrit d’origine. Cette déclaration a été faite lors d’un séminaire sur la couverture des élections de décembre 2024, tenu le 9 octobre.
« Désormais, tout journal privé, imprimé ou en ligne, qui diffuserait de contenus sonores ou audiovisuels, au lieu de se limiter à ses articles écrits, verra sa parution suspendue ou son récépissé de déclaration de parution retiré », a-t-il prévenu.
Selon l’AMET, la loi 31 du 3 décembre 2018 régissant les médias au Tchad n’interdit pas explicitement la publication de contenus audiovisuels par la presse en ligne. En soutien à cette position, l’AMET a cité l’article 25 de ladite loi, qui reconnaît explicitement que les services de presse en ligne peuvent offrir des contenus à la fois écrits et audiovisuels, renouvelés régulièrement.
Bello Bakary Mana a déclaré que l’AMET reste ouverte à examiner toute nouvelle législation non encore rendue publique, mais a insisté sur le fait qu’aucune loi en vigueur n’interdit ce type de contenu. L’AMET exhorte la HAMA à ne pas imposer de restrictions injustifiées sur l’exercice des médias en ligne, rappelant que la liberté de la presse et d’expression est protégée par la Constitution tchadienne.
L’AMET a également indiqué qu’elle est prête à entreprendre toutes les actions légales nécessaires pour protéger les droits des médias en ligne. Elle se dit résolue à travailler aux côtés d’organisations de défense des droits humains et d’associations de journalistes pour garantir un environnement médiatique libre et équitable au Tchad.
CA/te/Sf/APA