Le gouvernement ivoirien a rendu public, ce 30 septembre 2024, le prix bord champ du café et du cacao pour la campagne agricole 2024-2025. Des prix que le PDCI (opposition) trouve inférieurs à ceux pratiqués par des pays voisins et au niveau international.
Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières, Kobenan Adjoumani, a annoncé ce lundi 30 septembre 2024, le prix du Kg de cacao, fixé à 1 800 FCFA contre 1 500 Fcfa pour la campagne précédente, soit une hausse de 20%.
Dans l’optique « d’équilibrer ce binôme et continuer à encourager sa production, le gouvernement fixe le prix du Kg de café, bien séché, à 1 500 F CFA pour la campagne 2024-2025, soit une hausse de 55% par rapport à la campagne 2023-2024 », a-t-il ajouté.
Selon les « observations » du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition), le niveau des cours sur le marché international (Londres, New-York) a atteint un record jamais égalé, à savoir plus de 4 700 FCFA en moyenne sur les derniers mois et pic atteint en avril 2024 à 7 200 FCFA le kg de fèves de cacao, selon les informations fournies par nos experts.
« Tous les pays africains ont fixé des prix jamais égalés : le Ghana, le Cameroun, le Togo, le Nigeria et d’autre pays hors d’Afrique », ajoute le PDCI, qui note « un point clé de la réforme de 2012 concernant l’engagement du président de la République à octroyer 60% du prix CAF du cacao aux producteurs quelles que soient les conditions du marché ».
Le PDCI-RDA constate « malheureusement que le gouvernement n’a pas respecté ses engagements et cela malgré les prix record de prix constatés depuis ces dernières années En effet au vu de la moyenne des derniers mois, 60% de cette moyenne offrait un prix bord champ de 2800 FCFA par kg de fèves ».
Le parti estime qu’« une bonne gestion du système de commercialisation et une réduction des charges de l’organe de régulation et des prélèvements intégrés dans le barème auraient permis d’offrir aux producteurs, qui sont les premiers acteurs de la filière, un prix bord champ de 3500 FCFA/Kg ».
« La gestion du système de commercialisation du cacao est donc en total déphasage avec l’évolution des prix sur le marché », insiste le PDCI qui juge de plus qu’ « il n’y a pas de transparence sur les ventes et le calcul du prix CAF qui est le seul critère d’appréciation des engagements du gouvernement ».
« Les prix fixés ne sont pas en phase avec les prix du marché et ne permettent pas aux producteurs de profiter enfin de l’embellie du marché après tant d’années de difficultés. Les prix bord champ ne sont souvent pas respectés par les acheteurs et les pisteurs », poursuit l’ex-parti unique.
En outre, fait-il remarquer que « les recettes tirées par l’Etat du secteur et les coûts de fonctionnement de l’organe de régulation ne cessent en revanche d’augmenter, donnant le sentiment que c’est toujours aux populations et particulièrement aux populations rurales de payer pour le train de vie de l’Etat ».
Le PDCI déplore, par ailleurs, « l’incapacité du gouvernement à saisir cette exceptionnelle opportunité que la situation du marché du cacao nous a offerte pour le bénéfice des paysans ivoiriens qui ont tant souffert ».
« Le PDCI-RDA exige donc du Gouvernement, une explication aux producteurs et à la nation pour cette énième contreperformance dans la gestion de la commercialisation du cacao, qui fait perdre des revenus énormes aux producteurs de cacao », conclut la note.
AP/Sf/APA