La mobilisation ne faiblit pas à Njaména pour retrouver l’opposant Gam Robert. Le Secrétaire général du Parti Socialiste sans frontières (PSF) est porté disparu depuis le 20 septembre 2024.
Les partis politiques et les organisations de la société civile sont mobilisés pour la libération du Secrétaire général du Parti Socialiste sans frontières (PSF), Gam Robert. Ce dernier est porté disparu depuis le 20 septembre 2024. A travers des communiqués de presse, plusieurs d’entre eux sont montés au créneau.
La coalition « Forces de l’Opposition crédible » (FOC), dont est membre le PSF, qualifie cette disparition d’enlèvement portant la signature des services de renseignements. « Depuis l’assassinat macabre de Yaya Dillo, Gam Robert est devenu ennemi du pouvoir à cause de ses réclamations pour la Justice », affirme le porte-parole des FOC, Yantoingar David.
Le Groupe de concertation des Acteurs politiques (GCAP) abonde dans le même sens, critiquant le silence des services de l’État face à cette disparition. « Est-il normal qu’un père de famille, de surcroît acteur politique, ne puisse donner signe de vie pendant trois jours et qu’un gouvernement, malgré le signalement, ne dise rien ? », s’interroge Bidi Valentin, un membre du GCAP.
Selon le GCAP, le Tchad, au-delà d’être devenu une prison à ciel ouvert, « est une véritable nasse à cordon serré, tenue d’une main de fer par l’ANSE, la DGRG et le FIR, qui en constituent les principaux instruments de terreur dont le tyran se sert pour tuer, enlever, torturer, bâillonner ou réduire au silence par des pratiques inhumaines, amorales et dégradantes.»
Pour la coordination des actions citoyennes Wakit tamma, cette disparition est le signe d’un harcèlement politico-judiciaire dont le PSF fait l’objet depuis l’assassinat de son président Yaya Dillo en février 2023.
« L’enlèvement inique de Gam Robert, au mépris total des juridiques y compris la Constitution de la 5e République trahit les incertitudes du pouvoir vis-à-vis des échéances électorales à venir », croit Wakit tamma.
Pour sa part, le Centre d’Etudes pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE) qualifie d’inacceptables et rétrogrades les cas d’harcèlement, d’intimidation et d’enlèvements ciblés.
Le GCAP, le FOC, Wakit tamma et le CEDPE interpellent les Associations de défense des droits de l’homme et des organisations internationales, notamment la Commission des droits de l’Homme des Nations Unies, la FIDH et l’OMCT à se saisir des dossiers d’enlèvements et de disparitions signalés. Ils exigent par ailleurs « la libération immédiate » de Robert GAM.
« Trop c’est trop ; le Tchad ne revivra plus jamais un régime dictatorial », a conclu le GCAP.
CA/ac/Sf/APA