Claver Gatete, secrétaire général adjoint des Nations unies et secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a déclaré que l’Afrique avait connu des notations de crédit chroniquement faibles de la part de trois agences de notation internationales, à savoir S&P Global Ratings (S&P), Moody’s et Fitch Group.
Cette remarque a été faite lors d’un dialogue de haut niveau sur la création d’une agence africaine de notation de crédit à New York, aux Etats-Unis.
« Actuellement, sur 33 pays africains bénéficiant d’une notation souveraine d’au moins une des trois principales agences de notation, seuls deux, le Botswana et Maurice sont dans la catégorie investissement », a déclaré M. Gatete dans un communiqué parvenu à APA dimanche.
Il a ajouté que trois pays africains des marchés frontières (l’Ethiopie, le Ghana et la Zambie) ont manqué à leurs obligations en matière de dette souveraine. Ces trois pays ont fait appel au cadre commun du G20 pour le traitement de leur dette, mais le processus a été long et complexe.
Selon le secrétaire exécutif, l’Afrique est confrontée à un problème d’endettement massif, le continent devant payer 163 milliards de dollars en 2024 rien qu’en intérêts.
« Les multiples dégradations de la note, qui était déjà faible, ont exacerbé les difficultés budgétaires actuelles de l’Afrique. La marge de manœuvre budgétaire a été mise sous pression par la hausse des coûts d’emprunt, la perte de confiance des investisseurs, la fuite des capitaux et l’aggravation de la perception des risques. L’abaissement des notations de crédit a largement contribué à ces facteurs », a-t-il déclaré.
M. Gatete a indiqué que pour la seule année 2023, 17 dégradations ont été enregistrées dans neuf pays africains, avec une seule amélioration accordée à la République du Congo.
Le secrétaire exécutif a déclaré que les conséquences de ces actions comprennent des coûts élevés de remboursement de la dette, avec environ 60% des pays qui allouent plus de ressources au paiement des intérêts de la dette extérieure qu’aux investissements dans les actions sociales et climatiques.
Il a ajouté que tout cela se produit à un moment où l’Afrique a un besoin urgent de ressources pour atteindre les ODD et les objectifs de l’Agenda 2063.
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