Les avocats tunisiens expriment une vive indignation à l’approche de l’élection présidentielle, se mobilisant pour condamner la peine de huit mois de prison infligée à leur collègue, Sonia Dahmani.
En Tunisie, le soutien à l’avocate Sonia Dahmani ne faiblit pas suite à sa condamnation. Trois jours après la décision en appel qui a confirmé la peine de prison ferme, l’indignation persiste parmi ses proches. Cette sentence a été prononcée sans que ses avocats aient eu l’opportunité de présenter leurs plaidoiries, soulevant des inquiétudes quant à un précédent dangereux.
Bassem Trifi, président de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, a déclaré : « Les intentions du régime politique actuel sont désormais évidentes. À travers le procès de Sonia Dahmani, il exprime une volonté de ne plus respecter le droit à un procès équitable. Pour le dire simplement, le message est : ‘c’est ainsi, et si cela ne vous convient pas, tant pis’. »
Cette situation préoccupe également les proches de Sonia Dahmani, présents lors de la mobilisation. Bien qu’un pourvoi en cassation ait été déposé, sa sœur, Ramla Dahmani, exprime son désarroi, soulignant que Sonia Dahmani fait face à quatre autres poursuites pour des affaires d’opinion.
« Au total, Sonia risque jusqu’à quarante ans de prison si l’on cumule toutes les peines encourues. Bien sûr, c’est le maximum possible, mais en théorie, c’est bien le cas. Aujourd’hui, exprimer une opinion vous expose à un minimum de cinq ans de prison, et c’est la réalité à laquelle Sonia est confrontée », déplore sa sœur.
Comme Sonia Dahmani, plusieurs dizaines de personnes sont actuellement emprisonnées en Tunisie pour leurs positions politiques. À moins d’un mois de l’élection présidentielle, leurs soutiens réclament la libération de tous les détenus d’opinion.
MN/Sf/ac/APA