Le rapport classe le Royaume chérifien au 84e rang mondial sur 139, mais il met également en garde contre les menaces que font peser les crises internationales sur les progrès réalisés.
Un rapport d’Equal Measures 2030 (EM2030) révèle des progrès significatifs réalisés par le Maroc en matière d’égalité des sexes. Le pays se hisse à la 84ème place sur 139 dans l’indice de genre des objectifs de développement durable (ODD) pour 2024, une amélioration notable par rapport à la 90ème position enregistrée précédemment. Cette évolution témoigne de l’engagement du Maroc à renforcer le statut des femmes et des filles.
L’Indice de genre examine l’égalité des sexes dans 14 des 17 ODD, répartis sur 56 indicateurs. Le Maroc a vu son score augmenter de 61,7 en 2019 à 63,2 en 2022, le plaçant dans la catégorie « médiocre », correspondant à un score entre 60 et 70.
Des avancées positives sont observées dans plusieurs domaines. En politique, la représentation féminine a augmenté, et un meilleur accès des femmes aux services financiers est noté. Dans le secteur éducatif, des progrès sont constatés quant à la durée de la scolarisation des filles.
Sur le plan régional, le Maroc surpasse des pays comme la Tunisie (85ème), l’Algérie (88ème) et l’Égypte (89ème), mais reste derrière des nations du Golfe telles que les Émirats arabes Unis (32ème), le Koweït et l’Arabie saoudite (54ème et 69ème respectivement).
Néanmoins, des défis persistent, notamment l’égalité des genres au sein du Parlement, qui reste insuffisante. Malgré les réformes, dont l’amendement du Code de la famille en 2004 favorisant les droits des femmes, des changements juridiques additionnels sont requis pour garantir une égalité totale.
Les disparités économiques constituent une difficulté majeure pour les femmes marocaines. Bien que l’accès aux services financiers ait progressé, l’autonomie économique des femmes demeure restreinte. De plus, le respect des lois contre les violences basées sur le genre et le problème continu du mariage des enfants, malgré sa baisse légère, font l’objet de critiques dans le rapport.
Le document met en garde contre les implications des crises internationales, la dette nationale croissante du Maroc et sa vulnérabilité au changement climatique représentant des risques potentiels pour la condition féminine.
MN/Sf/ac/APA