Un nouveau projet d’usine de production d’alcool au Nigéria, soutenu par Africa Finance Corporation (AFC), vise à transformer le gaz brûlé en méthanol, un produit précieux, tout en créant des milliers d’emplois et en diversifiant l’économie locale.
Le Nigéria s’apprête à franchir une étape majeure dans sa transition vers une économie plus durable et diversifiée avec le soutien d’Africa Finance Corporation (AFC). En partenariat avec Blackrose et la Société financière internationale (IFC), l’AFC finance la construction de la plus grande usine de méthanol du continent, située à Akwa Ibom, annonce un communiqué parvenu ce lundi à APA.
Ce projet ambitieux vise non seulement à réduire les émissions de CO2 en transformant le gaz brûlé en méthanol, mais aussi à générer plus de 18 000 emplois, offrant ainsi un nouvel élan économique au pays.
Le Nigéria possède les plus grandes réserves de gaz naturel d’Afrique, représentant un tiers des ressources totales du continent. Pourtant, une grande partie de ces réserves demeure sous-exploitée, notamment en raison du torchage du gaz, une pratique courante qui présente de graves risques pour la santé des populations locales.
Le projet d’Akwa Ibom, avec une capacité de production initiale de 1,8 million de tonnes par an (MTPA) de méthanol, représente une réponse innovante à ce problème. En convertissant le gaz qui aurait autrement été brûlé, cette usine contribuera à la réduction des émissions de CO2, tout en produisant un produit chimique essentiel pour diverses industries, allant des solvants pharmaceutiques aux matériaux de construction.
Un projet transformateur pour le Nigéria
Ce projet de transformation du gaz en méthanol, soutenu par l’AFC, est une initiative pionnière qui incarne la transition pragmatique de l’Afrique vers des systèmes énergétiques à faible émission de carbone, estiment ses promoteurs.
L’usine sera construite en deux phases, chacune avec une capacité de 1,8 MTPA. La première phase se concentrera sur la production de méthanol à faible teneur en carbone, tandis que la deuxième phase étendra la production à l’ammoniac, un élément clé dans la fabrication d’engrais.
Cette approche permettra non seulement de diversifier l’économie nigériane, mais aussi de créer un écosystème industriel résilient, capable de soutenir la croissance à long terme, espère-t-on.
L’AFC, en collaboration avec ses partenaires, a engagé des fonds pour réduire les risques liés au développement de ce projet, tout en fournissant des services de conseil financier pour lever les capitaux nécessaires.
Selon Samaila Zubairu, président-directeur général de l’AFC, ce projet est une opportunité unique pour le Nigéria de devenir un leader mondial dans la fabrication de méthanol et dans les systèmes énergétiques à faible émission de carbone.
L’implantation de cette usine de méthanol à Akwa Ibom devrait générer plus de 2 500 emplois locaux pendant la phase de construction, et créer indirectement 16 000 emplois supplémentaires en catalysant l’activité manufacturière et en favorisant la diversification économique.
Au-delà de son impact direct sur l’emploi, le projet est également conçu pour être économiquement et écologiquement durable, en utilisant des méthodes de production économes en énergie et en intégrant des plans de capture et de compensation du carbone.
ARD/te/Sf/APA