Nommé depuis le 22 novembre 2021,Arsène Djako a été intronisé chef du village d’Abobo-Té. La chefferie traditionnelle constitue une part intégrante de l’organisation socio-politique et administrative de la Côte d’Ivoire depuis l’époque coloniale.
Arsène Djako (57 ans), natif d’Abobo-Té, un village de la commune d’Abobo, dans le Nord d’Abidjan, a été investi ce samedi 17 août 2024, par le Premier ministre ivoirien, Robert Mambé, et le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba.
Nommé depuis le 22 novembre 2021, c’est ce 17 août 2024 que Arsène Djako, professeur de géographie à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké (centre ivoirien), a reçu officiellement son arrêté de nomination des mains du préfet d’Abidjan. Il est le 11e chef d’Abobo-Té.
Cette cérémonie d’intronisation est « lourde et riche en symboles qui éveillent en nous les exigences de la gestion d’une collectivité, d’un groupe, d’un village et d’une famille », a déclaré le Premier ministre Robert Mambé, ministre des Sports et du Cadre de vie.
Un chef, conseillera-t-il, « doit agir avec mesure, avoir beaucoup de calme, agir sans se précipiter, en prenant le poids, la hauteur et la profondeur de toutes les décisions qui doivent être les siennes et agir avec discernement, sans se laisser emporter par la rumeur publique ».
Le préfet du Département d’Abidjan, Andjou Koua, a fait savoir que les ressortissants d’Abobo-Té sont une fratrie du peuple Atchan qui se distingue par son mode de désignation du chef. L’accès au pouvoir ou au trône, n’est pas héréditaire, mais se transmet de génération en génération.
Chaque génération, à un temps marqué, dispose de la latitude de désigner son chef et ses notables pour guider la communauté. Ce mode de désignation, source de cohésion sociale et de stabilité des institutions villageoises, assure l’équilibre social.
Le système de chefferie se veut une jonction entre la tradition et la modernité. Depuis l’époque coloniale, les chefs de village jouent un rôle central dans la prévention des conflits, la promotion des us et coutumes, ainsi que le maintien et le renforcement de la paix et de la cohésion sociale.
Le professeur Arsène Djako a reçu officiellement les attributs de chef de village : entre autres, une clé et une lampe pour « éclairer le village » à travers sa sagesse et ses décisions. Il a pour adjoint, Paul Marie Adjitin, pour l’assister dans ses tâches.
Chez les Atchan, l’organisation administrative et politique repose sur le système de génération. Ainsi, le village d’Abobo-Té dispose de quatre générations (Blessoué, Niandô, Dougbo et Tchagba) et chacune de ces générations est composée de quatre classes d’âge : Djeuhou, Dogba, Agaban, Assoukro.
Au terme d’un consensus de consultation, entériné par le doyen du village, Arsène Djako a été choisi par ses congénères. Sa génération, dénommée Tchagba, succède à celle des Dogbo, conduite par le chef sortant Paul Amanho Ahouanan.
AP/Sf/APA