L’état-major général des armées du Mali a récemment lancé une vaste opération de stabilisation visant à sécuriser les localités d’Inafarak et de Tinzaouatène, situées près de la frontière algérienne. Les FAMa y ont « subi de lourdes pertes en vies humaines et en matériel », selon le communiqué officiel.
Cette opération, commencée le 19 juillet 2024, a pour objectif de restaurer la paix et la sécurité dans une région marquée par la présence de divers groupes armés. Des affrontements très meurtriers ont d’ailleurs opposés les deux camps, depuis le jeudi 25 juillet dernier.
Tout a commencé le 22 juillet lorsque les Forces Armées Maliennes (FAMa) ont repris le contrôle d’Inafarak, située à 40 kilomètres au nord-ouest d’In Khalil et proche de la frontière algérienne. Cette progression marque le retour de l’armée malienne dans une zone commerciale importante, contrôlée depuis plus d’une dizaine d’années par des mouvements armés. « L’état-major général des armées informe l’opinion nationale que les FAMa ont engagé depuis le 19 juillet 2024, une vaste opération de stabilisation dans les secteurs d’Inafarak et de Tinzaouatène », indique un communiqué de l’armée malienne.
Le jeudi 25 juillet 2024, les FAMa, en route vers Tinzaouatène, ont essuyé une attaque terroriste. Grâce à une réaction rapide, elles ont réussi « à repousser les assaillants, infligeant de lourdes pertes à l’ennemi », précise le communiqué, ajoutant que des conditions météorologiques difficiles, notamment des tempêtes de sable, ont permis aux groupes terroristes de se réorganiser et de recevoir des renforts.
C’est le vendredi 26 juillet 2024 que les combats entre les deux camps se sont intensifiés. Pour l’armée, les groupes armés terroristes, regroupés en une coalition comprenant l’État Islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), ont lancé plusieurs attaques suicides contre les FAMa. « Les soldats maliens, encerclés, ont fait preuve de bravoure, mais ont subi de lourdes pertes en vies humaines et en matériel », poursuit le communiqué.
Des images circulant sur les réseaux sociaux, difficiles à authentifier, montrent des militaires maliens et leurs partenaires russes du groupe paramilitaire Wagner tués, blessés ou capturés par les mouvements armés. Ces images ont suscité une vive émotion et de nombreuses interrogations.
Sans avancer de chiffre, l’état-major général des armées a exprimé ses condoléances aux familles des soldats tombés au champ d’honneur et souhaite un prompt rétablissement aux blessés, tout en soulignant que « leurs sacrifices et leur courage seront gravés dans la mémoire collective ».
Le communiqué de l’armée a également révélé qu’« une analyse détaillée des événements est en cours pour réadapter la stratégie de sécurisation et de stabilisation » visant à instaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national.
Même si l’armée n’a pas voulu les nommer, les combattants de la rébellion qui ont repris les armes ont également annoncé avoir participé à ces affrontements pour freiner la progression des forces armées maliennes.
MD/te/Sf/APA