Des membres d’une délégation américaine en visite au Sud-Soudan fustige le manque de transparence des autorités et « l’utilisation inefficace des recettes publiques pour répondre aux besoins humanitaires ».
Le lundi 22 juillet, Elizabeth Campbell, sous-secrétaire d’État adjointe chargée de la population, des réfugiés et des migrations, et Josh Black, assistant spécial du président et directeur principal des affaires multilatérales au Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, ont présenté le bilan de leur visite au Soudan du Sud, effectuée du 15 au 19 juillet.
Lors de leur conférence de presse en ligne, Campbell a indiqué que leur mission visait à évaluer la situation humanitaire ainsi que les enjeux politiques, économiques et sécuritaires du pays. Elle a exprimé sa déception quant au manque de progrès du gouvernement de transition dans la création de conditions favorables à la paix et l’utilisation inefficace des recettes publiques pour répondre aux besoins humanitaires.
Selon Campbell, « depuis avril 2023, plus de 740 000 personnes ont cherché refuge au Soudan du Sud depuis le Soudan ». « Le Département d’État a débloqué plus de 100 millions de dollars pour aider les réfugiés au Soudan du Sud pendant cette période. Le gouvernement de transition en a fourni moins de 4 millions pendant la même période. Le gouvernement de transition n’a pas non plus pris les mesures attendues depuis longtemps pour réduire les coûts et les risques auxquels sont confrontés ceux qui fournissent de l’aide. Récemment, ces coûts ont consisté à imposer des taxes, des droits de douane et d’autres frais inappropriés à la mission des Nations Unies au Soudan du Sud, aux agences de l’ONU, aux organisations humanitaires et aux missions diplomatiques », a-t-elle révélé.
Campbell a souligné la nécessité pour le gouvernement sud-soudanais de mettre en place un système d’exonération des taxes pour les missions humanitaires et diplomatiques et a rappelé que 75 % de la population sud-soudanaise a besoin d’aide humanitaire.
Josh Black a ajouté que la Maison-Blanche prend très au sérieux les besoins du Soudan du Sud et a appelé à des réformes urgentes, comme la suppression des taxes sur l’aide humanitaire et une meilleure transparence des finances publiques. Il a exprimé des préoccupations sur le manque de progrès politique et l’absence de conditions pour des élections libres, selon l’accord de paix de 2018.
Black a également évoqué des régressions, telles que la proposition de loi sur le service de sécurité nationale permettant des arrestations sans mandat, ce qui, selon lui, violerait les droits humains et mettrait en danger le personnel humanitaire. Il a conclu en affirmant que les dirigeants sud-soudanais doivent agir rapidement pour éviter une nouvelle crise majeure et que les États-Unis continueront à soutenir ceux qui priorisent les besoins de la population et s’engagent en faveur d’une gouvernance démocratique.
AC/Sf/APA