Alertant sur la « polycrise »mondiale, « KidsRights » classe le Maroc 54e sur 194 pays évalués en matière de droits des enfants, et leader au Maghreb.
La Fondation KidsRights a publié son Indice KidsRights 2024, révélant une aggravation de la polycrise mondiale et ses répercussions sur les droits des enfants. L’année dernière, la fondation avait déjà identifié cette polycrise comme un facteur majeur affectant les droits des enfants à l’échelle mondiale. En 2023, la situation s’est encore détériorée, exacerbée par les séquelles persistantes de la pandémie de Covid-19, qui continue d’affecter le bien-être mental des enfants et des jeunes, ainsi que leurs perspectives éducatives.
Le Maroc se distingue comme le pays le plus performant du Maghreb en matière de droits de l’enfant, selon l’Indice des droits de l’enfant 2024. Classé 54ème sur 194 pays évalués, le Maroc a obtenu un score de 0,776, surpassant légèrement l’Algérie (56ème), la Tunisie (59ème), la Libye (100ème) et la Mauritanie (134ème). Ce classement, réalisé en collaboration avec l’Université Erasmus de Rotterdam et l’Institut international d’études sociales, mesure la conformité des pays à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.
Le Maroc affiche de bons résultats en matière de droit des enfants à la santé, mais des lacunes subsistent en matière de droit à la vie. Des progrès sont également nécessaires dans les domaines de l’éducation et de l’autonomisation des droits de l’enfant, où le pays se classe respectivement 67ème et 76ème.
Le rapport de la Fondation KidsRights dresse un tableau sombre de la situation des enfants dans le monde. La violence contre les enfants a augmenté de 21 % en raison des conflits en cours et des tensions géopolitiques, notamment la violence israélienne dans les zones palestiniennes, où au moins 15 000 enfants ont été tués depuis le mois d’octobre de l’année dernière. Dans le conflit russo-ukrainien, environ 2 000 enfants ont été tués ou blessés depuis 2022.
Les conflits armés ont un impact sur les enfants, se manifestant avec des victimes directes et brutales. Lors de sa mise à jour mondiale au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a révélé qu’en 2023, « la proportion de femmes tuées a doublé et celle des enfants a triplé par rapport à l’année précédente ». Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), entre le 7 octobre 2023 et le 19 juin 2024, la guerre à Gaza a entraîné plus de 37 000 décès, dont 32 % étaient des enfants.
Le rapport met également en lumière des problèmes spécifiques tels que le mariage des enfants et l’exploitation des enfants dans les conflits armés, qui sont plus répandus dans certains pays. La Fondation KidsRights appelle à une action urgente pour protéger les droits des enfants et améliorer leur bien-être dans ces contextes difficiles.
(avec Maroc Diplomatique)
MN/te/Sf/APA