Le déploiement du projet Akwaba City, une ville nouvelle, située sur l’axe Abidjan-Anyama, et d’une superficie de 7 000 hectares, est freiné par une procédure administrative.
« Nous attendons toujours que l’Etat approuve le plan d’aménagement par un arrêté ministériel », a indiqué ce jeudi 18 juillet 2024, le PDG de Sophia, Touré Ahmed Bouah, lors d’une conférence de presse, à Abidjan.
Ce plan d’aménagement, dira-t-il, a été fait par le Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD), le cabinet Conseil de l’Etat. Sophia attend la validation de ce plan comprenant 42 sous-projets depuis six ans.
Le ministre de la Construction, a, en réponse à une correspondance de l’opérateur immobilier, assuré que son département est « en train d’étudier la pertinence du plan d’aménagement » proposé, au regard de l’orthodoxie urbanistique et des ambitions de l’Etat, a-t-il renseigné.
L’approbation du Plan d’aménagement devrait permettre d’engager de manière illico le tracé et l’ouverture des voies, de faire l’assainissement, le bitume, de planter les poteaux électriques et de transformer cette ville nouvelle.
« Pour la conception, la gestion et les charges liées à la maturation du projet Akwaba City, nous sommes à 83 milliards de Fcfa investis depuis 2008 jusqu’à ce jour », a ajouté M. Touré Ahmed Bouah, face aux caméras.
Le projet Akwaba City s’inscrit dans le schéma directeur du Grand Abidjan qui s’étend jusqu’à Jacqueville, Dabou et Songon (Sud ivoirien). Le Grand Abidjan, lui, est estimé couvrir 365 000 hectares (ha) et inclut Abidjan, évalué à environ 65 000 ha.
« Nous avons 7 000 ha que l’Etat nous demande d’aménager », ce qui équivaut à la taille de Yopougon, 20 fois la commune du Plateau, sept fois la commune de Treichville, sept fois la commune de Koumassi, sept fois celle de Port-Bouet et d’Adjamé, a-t-il fait observer.
Akwaba City devrait, à terme, « accueillir une population de 3 millions d’habitants ». Cette nouvelle ville qui se veut smart, sera constituée d’une zone économique avec des habitats pour les commerçants, plus de 1 000 ha pour les militaires, un marché de gros et des infrastructures socio-économiques.
Un volume d’assiette foncière d’une telle importance, confiée à un expert immobilier privé pour faire l’aménagement afin de la mettre à la disposition des opérateurs privés et des investisseurs, c’est la première fois que cela a lieu en Côte d’Ivoire.
La ville nouvelle devrait permettre, par ailleurs, de désengorger Abidjan, où « la consommation foncière est de 1 500 ha à 2 000 ha par an ». Abidjan, une métropole de 6,5 millions d’habitants, abrite plusieurs bidonvilles en raison de constructions anarchiques.
Touré Ahmed Bouah voit dans le projet Akwaba City une opportunité d’avoir toute une ville aménagée avant l’installation des infrastructures et des habitations. Depuis 1997, l’Etat ivoirien a concédé l’aménagement foncier à des acteurs privés.
AP/Sf/APA