De fortes mesures de renforcement de la sécurité ont été prises au Niger à la suite de l’évasion de détenus d’une prison, dont des djihadistes. Notamment l’instauration d’un couvre-feu.
Dans une déclaration radio diffusée le jeudi 11 juillet, le ministre nigérien de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire, le général Mohamed Toumba, a annoncé l’évasion de détenus de la maison d’arrêt de Koutoukalé, où sont incarcérés des jihadistes de différents groupes sévissant en Afrique de l’Ouest. Selon plusieurs sources sécuritaires, les prisonniers ont pris le contrôle du pénitencier de haute sécurité situé à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Niamey avant de s’évader. Cette évasion, survenue le même jour, a immédiatement conduit à une série de mesures de sécurité renforcées.
Le ministre Toumba, a ordonné au gouverneur de Tillabéri de « mettre en alerte toutes les unités de recherche et redoubler de vigilance sur l’ensemble du dispositif sécuritaire ». Il a également exigé l’implication des chefs traditionnels et des leaders religieux pour participer activement aux recherches des fugitifs. En outre, il a demandé une sensibilisation des populations locales pour qu’elles dénoncent tout individu suspect.
En réponse à ce message, Ousseini Amadou Oumarou, l’administrateur délégué de la commune urbaine de Tillabéri, a instauré un couvre-feu. Ce dernier entre en vigueur dès ce jeudi 11 juillet, de 21 heures à l’aube, sur toute l’étendue du territoire communal, interdisant ainsi la circulation des piétons, des engins à deux roues et des véhicules.
La prison de Koutoukalé a déjà été le théâtre de plusieurs incidents graves. En 2016, elle avait été attaquée par l’État islamique au Grand Sahara. Plus récemment, en mai 2019, des jihadistes avaient tenté un assaut contre le pénitencier. Bien qu’ils n’aient pas réussi à libérer les détenus, une vingtaine de membres de la garde nationale avaient perdu la vie le lendemain à Baley Beri, lors d’une poursuite des assaillants.
Depuis le 26 juillet 2023, le Niger est dirigé par un gouvernement militaire qui a renversé le président élu, Mohamed Bazoum, l’accusant de ne pas avoir réussi à sécuriser le pays.
AC/Sf/APA