À travers l’Initiative Atlantique pour le Sahel, le Maroc envisage de renforcer les échanges commerciaux intra-africains et d’atténuer les contraintes logistiques.
L’ancien premier ministre malien, Moussa Mara, a déclaré, vendredi 4 juillet, que l’Initiative Atlantique représente une « opportunité formidable » pour garantir l’intégration africaine, notamment des pays sahéliens enclavés. Cette annonce a été faite en marge de la septième édition du « Morocco Today Forum » (MTF), qui se tient actuellement à Dakhla au sud du Royaume chérifien.
Lancée par le Roi Mohammed VI, l’Initiative Atlantique vise à faire du Maroc un pilier pour les pays du Sahel en servant de passerelle vers les routes maritimes internationales. Dans sa déclaration, Moussa Mara a souligné que cette initiative est essentielle pour les pays qui, comme le Mali, dépourvus de littoral, mais sont riches en ressources naturelles. « Les pays du Sahel, grâce à leurs abondantes ressources minières et leur potentiel agricole significatif, nécessitent des points d’accès maritimes fiables. Le fait que le Maroc mette à leur disposition ses infrastructures portuaires, aéroportuaires, ferroviaires et routières est une opportunité inestimable », a déclaré Moussa Mara.
Les ambitions de cette initiative ne se limitent pas à l’ouverture de corridors commerciaux; elles s’étendent également à la construction de multiples infrastructures essentielles pour favoriser la mobilité et la libre circulation des populations à travers le continent. Cette approche, axée sur le développement d’infrastructures robustes, est importante pour l’intégration économique et l’amélioration de la connectivité interafricaine.
En offrant une sortie vers l’Atlantique, le Maroc vise à renforcer les échanges commerciaux intra-africains et à atténuer les contraintes logistiques pesant sur les pays sans accès direct à la mer. Ce soutien logistique pourrait revêtir la forme de corridors de transport multimodaux reliant les centres économiques du Sahel aux principaux ports marocains tels que Tanger Med et Casablanca.
« L’Afrique a un besoin pressant d’intégration », a ajouté l’ancien premier ministre malien, notant que « cela implique non seulement des connexions physiques à travers des infrastructures appropriées, mais aussi des politiques favorisant la mobilité humaine et économique. Une Afrique qui se tourne vers elle-même, en misant sur ses propres ressources et en promouvant la coopération régionale, est une Afrique qui s’enrichit collectivement. »
Dans ce contexte, l’initiative marocaine pourrait jouer un rôle catalyseur pour une transformation durable du continent, en encourageant une synergie économique accrue. Elle est également perçue comme une réponse aux défis mondiaux tels que le changement climatique, l’urbanisation rapide et les besoins croissants en infrastructures résiliantes.
Le soutien international à cette approche témoigne de son importance stratégique. De nombreux pays et organisations internationales ont salué les efforts du Maroc visant à favoriser l’intégration régionale et à encourager les investissements dans les infrastructures. Le Forum « Morocco Today » a été l’occasion de renforcer ces partenariats et de définir des plans de mise en œuvre concrets.
Des discussions intenses ont eu lieu au cours du Forum concernant la manière dont les pays du Sahel peuvent tirer le meilleur parti de cette opportunité. Les représentants présents ont insisté sur la nécessité de créer des mécanismes de financement innovants et durables pour soutenir la construction des infrastructures essentielles. Des banques de développement ainsi que des partenaires privés ont montré un intérêt marqué pour participer à ces projets d’envergure.
MN/ac/APA