Lever les scellés du mandat d’arrêt à ce moment précis peut être vu comme une stratégie pour accroître la pression sur Iyad Ag Ghaly.
La Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) a rendu public, ce vendredi 21 juin, le mandat d’arrêt émis contre Iyad Ag Ghaly, chef du JNIM, pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis entre janvier 2012 et janvier 2013. Initialement délivré sous scellés le 18 juillet 2017, ce mandat est désormais dévoilé.
Aussi connu sous le surnom d’Abou Fadl, Iyad Ag Ghaly est né dans la région de Kidal, à l’extrême nord du Mali. Il est un membre influent de la tribu des Ifoghas et dirige Ansar Dine, une organisation militante islamiste. En 2017, il a été désigné chef du JNIM, regroupant toutes les filiales d’Al-Qaïda au Sahel.
Durant la période incriminée, il aurait contrôlé Tombouctou aux côtés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il est accusé de crimes de guerre tels que le meurtre de soldats hors de combat à Aguelhoc, viol, esclavage sexuel, mutilation, tortures, traitements humiliants et dégradants, et attaques contre des bâtiments religieux. Il est également accusé de crimes contre l’humanité, incluant l’emprisonnement, la privation grave de liberté physique, la torture et la persécution pour des motifs religieux et sexistes.
Un mandat d’arrêt sous scellés reste confidentiel pour une certaine période. La CPI émet parfois des mandats sous scellés pour éviter que le suspect ne se cache ou ne prenne des mesures pour échapper à la justice. En rendant ce mandat public maintenant, la CPI vise à accroître la pression internationale pour l’arrestation de Ghaly, mobilisant les autorités compétentes des États et sollicitant leur coopération.
Lever les scellés du mandat d’arrêt à ce moment précis peut être vu comme une stratégie pour accroître la pression sur Iyad Ag Ghaly et ses alliés. En rendant ce mandat public, la CPI espère mobiliser les États et les autorités compétentes pour coopérer à l’arrestation et à la remise de Ghaly.
Ce développement intervient quelques jours avant le verdict du procès d’un autre Malien, Alhassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, prévu le 26 juin prochain. Alhassan, également accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, représente un exemple des efforts continus de la CPI pour tenir les responsables de graves violations des droits humains au Mali responsables de leurs actes.
Par ailleurs, Iyad Ag Ghaly et d’autres chefs terroristes et chefs rebelles sont poursuivis par la justice malienne depuis 2023. Ces chefs sont accusés de meurtre, torture, viol, enrôlement d’enfants soldats et atteinte à la sûreté de l’État.
MD/ac/APA