A court de liquidités, le gouvernement veut lever environ 346,7 milliards de shillings (2,7 milliards de dollars), soit 1,9 % du PIB.
Des dizaines de Kenyans se sont rassemblés mardi devant le Parlement pour protester contre la hausse controversée des impôts. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et arrêté au moins trois personnes, selon des journalistes de l’AFP présents sur place.
La puissance économique d’Afrique de l’Est est confrontée à une crise aiguë du coût de la vie, qui, selon les critiques, s’aggravera avec les prélèvements proposés.
Le gouvernement, à court de liquidités, a défendu cette décision visant à lever environ 346,7 milliards de shillings (2,7 milliards de dollars), soit 1,9 % du PIB, comme une mesure nécessaire pour réduire la dépendance aux emprunts extérieurs.
Surnommée « Occupy Parliament », la manifestation a été annoncée en ligne après qu’un militant a divulgué les coordonnées des députés, appelant les gens à les inonder d’appels et de messages pour faire échouer un projet de loi proposant de nouvelles hausses.
Parmi les dispositions les plus controversées du projet de loi figurent une taxe de 2,5 % sur les véhicules à moteur et la réintroduction de la TVA sur le pain.
Selon les analystes, bien que les taxes puissent ralentir la consommation et nuire à l’économie, le projet de loi devrait être adopté grâce à la large majorité parlementaire du parti du président William Ruto.
Face au mécontentement croissant, Ruto a convoqué une réunion pour inciter ses députés à soutenir le projet de loi avant le débat parlementaire qui commencera mardi après-midi.
Le Parlement doit adopter la version finale du projet de loi avant le 30 juin.
Ruto est arrivé au pouvoir en 2022 en promettant de relancer l’économie et d’améliorer la situation des plus défavorisés, mais sa politique a suscité un mécontentement généralisé.
Il a augmenté l’impôt sur le revenu, les cotisations d’assurance maladie, et doublé la TVA sur les produits pétroliers à 16 %.
Les hausses d’impôts de l’année dernière ont conduit à des protestations de l’opposition, parfois marquées par des affrontements meurtriers entre la police et les manifestants.
Bien que le Kenya soit l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Est, environ un tiers des 51,5 millions d’habitants vit dans la pauvreté.
L’inflation globale est restée élevée à 5,1 % en mai, tandis que l’inflation des produits alimentaires et des carburants était respectivement de 6,2 % et 7,8 %, selon les données de la banque centrale.
APA avec AFP
