En s’alliant avec la DA (87 députés) et le parti nationaliste zoulou, l’ANC pourrait former une coalition majoritaire.
La semaine dernière, l’Afrique du Sud a élu un nouveau parlement. Les 400 nouveaux députés ont désormais 14 jours pour se réunir et élire le prochain président. Les négociations entre partis seront intenses dans les jours à venir pour former le gouvernement.
Cyril Ramaphosa, l’actuel président âgé de 71 ans et chef du Congrès national africain (ANC), est bien placé pour conserver son poste. Cependant, la question demeure : avec quels alliés et quelle configuration gouvernementale ?
La Constitution stipule que « lors de sa première séance après son élection (…), l’Assemblée nationale doit élire une femme ou un homme parmi ses membres pour être le président ». Ce dernier doit prêter serment dans les cinq jours.
Bien que l’ANC ait perdu sa majorité absolue à l’Assemblée, il reste le plus grand parti avec 159 députés sur 400. Le parti se réunit mardi pour discuter des scénarios possibles, et des négociations à huis clos entre partis ont déjà commencé.
Majoritaire pendant 30 ans, l’ANC choisissait traditionnellement le président du pays parmi ses membres, le chef du parti devenant généralement chef d’État.
L’organisation dirigée par un influent comité exécutif a déjà affirmé que le départ de M. Ramaphosa n’était pas envisagé, malgré les résultats décevants aux législatives.
Cependant, son maintien devra également être approuvé par les partis avec lesquels l’ANC formera une alliance.
Des membres de plusieurs partis, notamment de l’Alliance démocratique (DA), principal mouvement d’opposition, ont déclaré dès dimanche que des discussions informelles avaient débuté sur la formation du prochain gouvernement.
En s’alliant avec la DA (87 députés) et le parti nationaliste zoulou Inkatha Freedom Party (IFP, huit députés), l’ANC pourrait former une coalition majoritaire.
Le parti au pouvoir pourrait également chercher à obtenir une majorité en concluant des accords avec plusieurs petits partis.
L’Alliance patriotique, parti d’extrême droite (neuf députés), a exprimé sa volonté de s’associer avec ceux qui promettent l’expulsion des sans-papiers.
Une myriade de 16 petits partis ont chacun remporté entre un et six sièges à l’Assemblée, formant une coalition potentiellement difficile à gérer.
Idéologiquement, l’ANC est plus proche des deux partis arrivés en 3e et 4e position : le MK de l’ex-président Jacob Zuma (58 sièges) et les radicaux de gauche de l’EFF (39 sièges). Les Combattants de la liberté économique (EFF) de Julius Malema ont exprimé leur volonté de « travailler » avec l’ANC. En revanche, le MK a déclaré qu’il ne discuterait pas avec l’ANC tant que M. Ramaphosa resterait à sa tête.
Au lieu d’une coalition, l’ANC pourrait opter pour un accord de « confiance » avec la DA et l’IFP, permettant un gouvernement minoritaire. Un tel accord impliquerait un soutien pour le maintien de M. Ramaphosa, l’approbation du budget, et une promesse de ne pas signer de motion de censure, en échange de certains postes clés ou concessions politiques.
Avec AFP