Depuis l’assassinat d’Anouar el-Sadate en 1981, les dirigeants égyptiens successifs ont respecté les termes de l’accord de 1979 visant à se désengager militairement de son ancien ennemi.
Un incident frontalier près de Rafah entre les forces israéliennes et égyptiennes est la dernière indication de l’austérité des relations entre les deux voisins depuis le déclenchement de la guerre sanglante à Gaza l’année dernière.
Un soldat égyptien a été tué à Rafah et des rapports israéliens suggèrent qu’il y a eu un accrochage, mais on ne sait pas exactement qui était impliqué.
L’incident a donné lieu à une enquête des autorités militaires israéliennes et égyptiennes, alors que les tensions se détériorent entre les deux anciens ennemis à la suite de l’invasion militaire de la bande de Gaza en octobre dernier.
Cette invasion faisait suite à une incursion meurtrière du groupe militant palestinien Hamas à l’intérieur d’Israël, au cours de laquelle plus de 1 200 Israéliens ont été tués.
L’invasion israélienne en représailles a laissé une traînée de mort et de destruction dans son sillage.
Plus de 4 000 personnes, dont un grand nombre de femmes et d’enfants, ont été tuées depuis lors de bombardements aériens et d’escarmouches avec les militants du Hamas à Gaza.
Selon le rapport hebdomadaire de l’Observatoire des médias de l’Organisation de la coopération islamique sur l’invasion israélienne, 1 914 Palestiniens ont été tués entre le 21 et le 27 mai 2024, ce qui a suscité la condamnation d’une grande partie du monde, y compris de l’Égypte, qui s’oppose à l’opération militaire israélienne sur la section de Gaza du point de passage de Rafah, dans le cadre de la poursuite du Hamas.
L’Égypte n’a pas caché son soutien aux Palestiniens contre Israël et a condamné la poursuite de l’incursion israélienne à Gaza, menant une campagne du monde arabe et musulman contre elle.
Bien que l’armée israélienne affirme qu’une opération menée par ses troupes, y compris des frappes aériennes, a tué des personnalités du Hamas, l’Égypte a condamné cette attaque au motif qu’elle a tué des civils non armés, une allégation qu’Israël dit être en train d’examiner.
L’Égypte est farouchement opposée aux tactiques du Hamas visant à libérer les Palestiniens de la « servitude israélienne » et maintient un blocus à sa frontière avec Gaza depuis 2006.
Cependant, elle considère de plus en plus l’incursion d’Israël à Gaza comme une « agression militaire contre des civils sans défense », ce qui a placé le président Abdel Fattal El-Sisi et son gouvernement devant un sérieux dilemme de politique étrangère vis-à-vis de Tel-Aviv au cours des derniers mois.
Depuis l’assassinat d’Anouar el-Sadate en 1981, les dirigeants égyptiens successifs ont respecté les termes de l’accord de 1979 visant à se désengager militairement de son ancien ennemi, avec lequel l’Égypte a mené trois conflits acharnés, dont le dernier a été la guerre du Kippour ou guerre du Ramadan de 1973.
Depuis lors, une paix relative règne entre l’Égypte et Israël, bien que des tensions périodiques apparaissent, notamment en ce qui concerne la question des Palestiniens.
Le groupe militant a été créé en tant que branche des Frères musulmans, qui ont été tenus pour responsables de l’assassinat de Sadate et ont donc été inscrits sur la liste noire des organisations terroristes.
Toutefois, en tant que médiateur, l’Égypte est en contact avec les responsables du Hamas et les Israéliens en vue de trouver une solution définitive au conflit qui dure depuis sept mois et dont le carnage a suscité l’indignation de la communauté internationale.
La semaine dernière, la Cour internationale de justice a rendu un arrêt ordonnant à Israël de mettre fin à son offensive de Rafan, un appel apparemment ignoré par les Israéliens.
WN/as/lb/ac/APA