Les droits de tirage spéciaux sont des actifs de réserve internationaux créés par le FMI pour compléter les réserves officielles de ses pays membres.
La Banque africaine de développement (Bad) a salué mardi 21 mai la décision du Fonds monétaire international (FMI) d’approuver le capital hybride comme instrument éligible pour la canalisation des droits de tirage spéciaux (DTS). Cette mesure permet aux pays de canaliser les DTS par l’intermédiaire des banques multilatérales de développement, a souligné la Bad dont les instruments financiers pourraient, par exemple, désormais « multiplier jusqu’à quatre fois la valeur des DTS pour financer des projets sociaux et climatiques sous forme de prêts » en Afrique.
En effet, la solution basée sur les DTS et le capital hybride a été proposée par la Banque africaine de développement et la Banque interaméricaine de développement. Elle « satisfait » aux critères statistiques du FMI pour l’obtention du statut d’actif de réserve international. Ainsi, selon les règles de l’institution de Bretton Woods, les pays qui prêtent leurs DTS dans le cadre de cette approche novatrice peuvent continuer à les comptabiliser comme des réserves.
En débloquant de nouveaux prêts par les banques multilatérales de développement, cette solution aidera à relever les défis mondiaux croissants, notamment en matière de climat et de sécurité alimentaire. Le nouvel instrument offre la possibilité de prêter au moins quatre dollars pour chaque équivalent d’un dollar de DTS, par l’intermédiaire de la Banque africaine de développement, de la Banque interaméricaine de développement et d’autres banques multilatérales de développement, pour financer des projets de développement, explique la Bad dans un communiqué transmis à APA.
« La communauté internationale dispose désormais d’une approche innovante grâce à laquelle le financement du développement peut être mobilisé avec un effet multiplicateur et sans frais pour les contribuables. Ce sont les types de solutions dont nous avons besoin pour nous aider à relever les défis croissants du développement de l’Afrique », a déclaré le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina.
« Grâce au nouvel instrument de capital hybride basé sur les DTS, nous disposons d’un moyen rentable de financer des projets de développement durable indispensables pour renforcer la résilience climatique, réduire la pauvreté et les inégalités, et jeter les bases d’une croissance plus inclusive dans bon nombre de nos pays », a souligné pour sa part Ilan Goldfajn, président de la Banque interaméricaine de développement.
Le G20, le groupe des vingt pays les plus industrialisés au monde, a recommandé que les banques multilatérales de développement optimisent leurs bilans grâce à l’innovation financière afin de créer des capacités de prêt supplémentaires pour aider les pays à relever les défis urgents du développement. En avril dernier, les dirigeants de dix banques multilatérales de développement ont publié une Note de point de vue et annoncé des mesures conjointes pour travailler plus efficacement en tant que système et augmenter l’impact et l’ampleur de leur travail, rappelle le document.
Le DTS est un actif de réserve international créé par le FMI pour compléter les réserves officielles de ses pays membres. Sa valeur est déterminée par un panier de devises mondiales (le dollar américain, l’euro, le yuan chinois, le yen japonais et la livre sterling). La dernière allocation générale de DTS du FMI à ses membres remonte à 2021. L’équivalent de 650 milliards de dollars avait alors été émis pour aider les pays à faire face à la pandémie de Covid-19.
ODL/ac/APA