La République du Congo sera bientôt dotée d’un centre national de données ultramoderne, financé par la Banque africaine de développement, pour stocker et traiter ses informations numériques, consolidant ainsi sa souveraineté dans ce secteur.
Dans le quartier Bacongo de Brazzaville, un imposant bâtiment de trois étages est en construction. Il devrait permettre au Congo de devenir « bientôt le seul pays d’Afrique centrale à disposer de son propre centre de données » selon Michel Ngakala, coordinateur du projet Central Africa Fibre-Optic Backbone.
Ce projet, cofinancé par la Bad à hauteur de 52,47 millions d’euros sur un total de 66,55 millions d’euros, permettra notamment la pose de 600 km de câble à fibre optique reliant le Congo au Cameroun et à la République centrafricaine.
« Dans le cadre de la composante Congo du projet de fibre optique en Afrique centrale, nous avons reçu un financement de la Banque africaine de développement pour construire un centre de données. Nous construisons actuellement un bâtiment de trois étages pouvant être agrandi pour inclure un sous-sol », précise un communiqué de la Bad distribué par APO Group.
Souveraineté et sécurité numérique renforcées
« Toutes les données produites au Congo doivent être stockées quelque part. Pour l’instant, ces données sont stockées à l’étranger […] Désormais, nous pourrons héberger dans le centre de données toutes les données publiques, ainsi que celles des opérateurs de télécommunications, des banques, des compagnies d’assurance et d’autres entreprises privées », a expliqué M. Ngakala, cité par la note.
A l’en croire, ce projet consolidera la souveraineté numérique du pays, car nous ne pouvons pas prétendre à la souveraineté lorsque nos données, même les plus sensibles, sont stockées hors de notre territoire, dans des pays étrangers, avec de réels risques d’abus, de violation ou de fuites massives.
Impacts économiques prometteurs
Selon Sié Antoine-Marie Tioyé, économiste pays de la Bad au Congo, « ce projet contribuera à améliorer la compétitivité de l’économie congolaise en termes de coûts des facteurs, car la communication est un facteur majeur de développement économique. » M. Ngakala voit aussi dans cette initiative un moyen de renforcer la sécurité numérique nationale.
Une fois achevé, le centre de données sera géré par un délégué public ou privé, chargé de sa gestion, de son marketing et de la maintenance des infrastructures.
Le Groupe de la Banque africaine de développement est le principal bailleur de fonds des infrastructures au Congo, ayant notamment financé des projets routiers d’envergure comme la route Ketta-Djoum sur le corridor Yaoundé-Brazzaville.
ARD/ac/APA avec APO Group