Le secteur agricole en Côte d’Ivoire, un pilier de l’économie du pays, qui représente plus de 20% du PIB, est affecté par le changement climatique, occasionnant une baisse de la productivité agricole.
La Côte d’Ivoire, à l’instar de Haïti et du Sénégal, bénéficie du projet « Sécurité alimentaire et agriculture : une adaptation accélérée (SAGA 2) », visant à développer des technologies de résilience du secteur agricole face aux chocs climatiques.
Le lancement de la « phase opérationnelle » du projet SAGA 2 a eu lieu, ce vendredi 26 avril 2024, à Grand-Bassam, une station balnéaire située à 40 Km au Sud-est d’Abidjan, à l’issue d’un atelier de consultation nationale tenu du 23 au 25 avril 2024.
Selon M. Attaher Maïga, le représentant résident de la FAO en Côte d’Ivoire, l’atelier de consultation a permis à tous les partenaires d’échanger et de s’accorder sur les activités prioritaires à mettre en œuvre, en adéquation avec les besoins nationaux en termes d’adaptation au changement climatique.
Le projet SAGA 2 prendra en compte les besoins exprimés dans le Plan national d’adaptation du secteur agricole de la Côte d’Ivoire. Il permettra également de sensibiliser et de former les populations aux bonnes pratiques d’adaptation au changement climatique.
Dr Louise Akanvou, directrice de la coopération et de l’appui au développement au Centre national de recherche agronomique (Cnra) de Côte d’Ivoire, en charge du transfert des technologies dans le milieu rural, s’est félicité de ce projet qui « vient à point nommé ».
Ce projet devrait permettre d’aider à transférer et à accélérer la prise en main des technologies et pratiques culturales liées à la résilience du secteur agricole face au changement climatique qui est une réalité en Côte d’Ivoire. Le pays connaît, aujourd’hui, une baisse de la pluviométrie.
En tant que « bras technique du ministère de l’Agriculture, nous avons beaucoup de technologies qui permettent aux producteurs de résister ou de s’adapter aux nouvelles conditions de production afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire dans cet environnement de changement climatique », a-t-elle dit.
« Dans ce projet, le Cnra aura à charge de mettre à disposition toutes les technologies qui permettent d’être résilient au changement climatique, partant des variétés à cycle court, des variétés qui produisent mieux en condition de fertilisant moindre ou en condition d’utilisation faible en eau », a-t-elle ajouté.
Professeur Soro Fatogoma, coordonnateur scientifique de Wescal, un centre d’excellence africain sur le changement climatique, la biodiversité et l’agriculture durable, a indiqué que cet organisme pourra aider les acteurs de terrain à produire des scenarii climatiques liés aux différentes spéculations.
« On l’a déjà fait avec le cacao et on peut aussi le faire avec les cultures vivrières », a-t-il partagé. Au-delà des prévisions climatiques et la production de connaissances, Wescal développe des biofertilisants et biopesticides pour gérer les nuisibles au niveau agricole.
Pacôme Hugues N’Da, directeur en charge de la promotion des technologies, de la conservation et de la transformation à la direction générale de la promotion de l’agro-industrie, au ministère d’Etat, ministère de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières, a lancé le projet SAGA 2.
Il a fait observer que le secteur agricole ivoirien est « sous l’effet des changements climatiques », ce qui a « beaucoup d’impacts sur l’agriculture. Donc, il était important pour nous de renforcer la résilience des différents acteurs du secteur pour pouvoir contribuer à la sécurité alimentaire ».
Le projet Sécurité alimentaire et agriculture : une adaptation accélérée (SAGA 2), coordonné par la FAO dans ces trois pays francophones bénéficiaires, est financé par le gouvernement du Québec à hauteur de 5 millions de dollars, soit 3,27 milliards de Fcfa.
AP/APA