Un incident majeur survenu, le 14 mars 2024 sur des câbles sous-marins, a perturbé la fourniture de l’Internet chez des opérateurs.
« Nous avons trouvé des solutions de contournement et de secours pour nos clients », a confié ce lundi 25 mars 2024, à Abidjan, M. Ange Kacou Diagou, PDG de New Digital Africa, un groupe présent dans trois pays de la région et offrant des solutions technologiques.
Pour assurer la continuité de ses services en ligne, Ange Kacou Diagou, expert en Télécoms, suggère de diversifier ses sources de connexion Internet. En Côte d’Ivoire, à l’instar d’autres pays du monde, la connectivité transite à 99% par les câbles sous-marins contre 1% par les services satellitaires.
« Nous avons toujours conseillé à nos clients-entreprises d’avoir des réseaux hybrides, c’est-à-dire avoir au moins deux opérateurs différents pour assurer leur continuité », notamment à travers des médias qui ne prennent pas leur source au même point, a-t-il précisé.
Les fibres optiques prennent toutes leur source à travers les câbles sous-marins, a renseigné M. Ange Kacou Diagou, faisant remarquer que les opérateurs en Côte d’Ivoire utilisent souvent, tous, les mêmes câbles sous-marins.
Suite à l’incident, certains opérateurs ont basculé, aux premières heures, sur le câble de MAIN ONE qui a aussi été affecté. Durant plus de dix heures, deux opérateurs de téléphonie ont connu des problèmes de fourniture de l’Internet, affolant le marché.
Outre le réseau par câbles, Ange Kacou Diagou exhorte les entreprises à utiliser également l’Internet par satellite, aux fins de toujours disposer d’un réseau hybride avec des opérateurs différents, des médias différents et totalement indépendants.
« Aujourd’hui, avec la révolution satellitaire, notamment les satellites Leo à bas sur orbite, vous avez des technologies qui en termes de vitesse rivalisent avec la fibre optique », a-t-il fait observer, ajoutant que le satellite offre un taux de disponibilité de 99,85%.
Sur les côtes ivoiriennes, quatre câbles sous-marins ont été touchés, entre autres, les câbles WACS, MAIN ONE et ACE. Avec la digitalisation des économies, les câbles sous-marins constituent aujourd’hui un point critique pour la connectivité des entreprises en Afrique.
Depuis l’avènement du Cloud, où toutes les données des entreprises qui travaillent sur le continent sont très souvent hébergées à l’international, la connectivité est devenue une ressource précieuse permettant aux entreprises d’opérer.
Selon M. Ange Kacou Diagou, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria sont résilients en termes de connectivité puisqu’ayant quatre câbles sous-marins qui arrivent dans ces pays, comparativement aux pays de l’hinterland qui disposent souvent d’un câble terrestre.
« Des clients qui nous ont fait confiance ont été secourus avec un déploiement assez rapide d’offres satellitaires de différents partenaires et opérateurs », rapporte Ange Diagou. Dataconnect, une branche de son groupe, présente en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Burkina Faso, fournit l’accès Internet par satellite.
L’incident survenu sur les câbles sous-marins ayant affecté le réseau en Côte d’Ivoire, a également touché d’autres pays dont le Libéria, le Bénin, le Ghana, le Burkina Faso, le Togo, le Cameroun, le Gabon, la Namibie, le Niger, le Nigeria et Lesotho.
« En guise de solutions, on a communiqué sur l’ensemble des services satellitaires qui étaient disponibles et on a dépanné pas mal d’entreprises qui ont souscrit à cette offre satellitaire qu’on a pu déployer en quelques heures », a confié Ange Diagou.
AP/APA