Si elle est adoptée, la législation proposée aura un impact significatif sur le commerce des trophées d’animaux.
Dans le cadre d’une lutte acharnée pour la conservation des espèces sauvages, le Botswana et le Zimbabwe ont fait pression sur les législateurs britanniques pour qu’ils n’adoptent pas une proposition de loi visant à interdire l’importation de trophées de chasse de différentes espèces animales.
Dumezweni Mthimkhulu, ministre de l’environnement et du tourisme du Botswana, s’est adressé lundi aux législateurs britanniques à la Chambre des communes pour faire pression contre l’imminent projet de loi sur les trophées de chasse (interdiction d’importation), actuellement examiné par le Parlement britannique.
Cette proposition de loi, qui sera examinée en deuxième lecture à la fin du mois, vise à interdire l’importation de trophées de chasse de diverses espèces couvertes par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
Si elle est adoptée, la législation proposée aura un impact significatif sur le commerce des trophées d’animaux, affectant à la fois les chasseurs et les défenseurs de l’environnement.
Dans son discours, Mthimkhulu a défendu avec passion le bilan du Botswana en matière de conservation de la faune et de la flore.
« Il a déclaré que le Botswana était l’un des pays les plus performants au monde en matière de conservation de la faune et qu’il était parvenu à augmenter le nombre d’animaux sauvages, toutes espèces confondues », a indiqué le gouvernement botswanais dans un communiqué publié mardi.
Le ministre a exhorté les législateurs britanniques à tenir compte des communautés rurales qui coexistent avec les animaux sauvages, en faisant remarquer que la chasse aux trophées fournit des revenus et des moyens de subsistance vitaux aux habitants de ces régions.
Une interdiction générale de la chasse aux trophées aurait donc de graves répercussions sur leurs moyens de subsistance, a-t-il averti.
La chasse aux trophées consiste à tuer de grands animaux tels que des éléphants, des lions et des tigres pour le sport. Les chasseurs conservent souvent les têtes ou d’autres parties des animaux pour les exposer.
Le Botswana possède la plus grande population d’éléphants au monde (plus de 130 000) et ces animaux géants sont souvent en conflit avec l’homme.
Le ministre a été rejoint par d’autres personnalités influentes du Botswana, notamment des chefs traditionnels de certaines régions touchées par les conflits entre l’homme et la faune et des représentants de la société civile.
Ils ont souligné l’équilibre délicat entre les efforts de conservation et le bien-être des communautés.
Patience Gandiwa, directrice des affaires internationales de conservation de l’Autorité de gestion des parcs et de la faune sauvage du Zimbabwe, a également déclaré aux législateurs britanniques que son pays partageait les mêmes préoccupations quant à l’impact potentiel sur les communautés locales et la gestion de la faune sauvage.
Selon elle, la loi proposée aurait des conséquences négatives considérables sur les populations d’animaux sauvages, exacerberait les conflits entre l’homme et la faune, saperait les efforts de conservation et aurait un impact sur les moyens de subsistance et le bien-être des communautés vivant dans les zones de faune et de flore
sauvages.
Les pressions exercées par les voisins d’Afrique australe visent à trouver un terrain d’entente qui préserve à la fois les espèces et les moyens de subsistance.
JN/fss/ac/APA