Le gouvernement ivoirien annonce une allocation forfaitaire, au relogement, pour les populations impactées dans les quartiers de Boribana (Attécoubé) et de Yopougon-Gesco, soit un montant global de 697 millions de Fcfa.
Le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a indiqué ce mercredi 13 mars 2024, à l’issue d’un Conseil des ministres, les mesures d’accompagnement des populations déguerpies dans les quartiers de Boribana (Attécoubé) et de Yopougon-Gesco, respectivement dans le Nord et l’Ouest d’Abidjan.
Il a annoncé un « soutien de l’Etat au relogement à hauteur de 250.000 Fcfa par ménage », ajoutant que le montant global de cette allocation forfaitaire aux populations affectées dans les quartiers de Boribana à Attécoubé et de Gesco à Yopougon est évaluée à 697 millions de Fcfa.
Selon M. Amadou Coulibaly, le District autonome d’Abidjan dénombre « une trentaine de quartiers précaires localisés dans des zones à risques et exposés en permanence à des inondations et à des glissements de terrains ».
Depuis 2005, les inondations et les glissements de terrains ont causé « la mort de plus de 340 personnes, soit des pertes en vies humaines de 10 à 15 personnes par an », c’est pourquoi le District d’Abidjan a entrepris, en février, cette opération de déguerpissement, a-t-il soutenu.
Pour soutenir les populations affectées par ces récents déguerpissements et éviter que ces derniers se réinstallent dans de nouveaux sites à risques, le Conseil des ministres a adopté sous l’impulsion du chef de l’Etat un dispositif de relogement comprenant une série de mesures.
Le gouvernement a, par ailleurs, décidé de l’accompagnement des propriétaires ayant des titres fonciers en vue de l’acquisition de parcelles en pleine propriété, a fait savoir le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, ministre de la Communication.
Le Conseil des ministres a, en outre, décidé de la mise à disposition d’un terrain de 75 m2 ou de 100 m2 selon la taille de chaque famille avec la signature d’un bail emphytéotique sur une durée de 20 à 25 ans pour un loyer de 10.000 Fcfa par mois.
Au terme de cette durée du bail, « les nationaux impactés deviendront propriétaires des terrains attribués », a-t-il déclaré. Dans cet élan, un site potentiel pour le recasement a été déjà identifié dans une localité à proximité d’Abidjan.
Les travaux d’urgence et d’aménagement de voirie, d’adduction en eau potable et en électricité, seront lancés incessamment pour un coût global de 15 milliards de Fcfa, a-t-il dit. Une allocation forfaitaire de 1 million de Fcfa est également prévue par famille pour la construction de leur maison.
Des plans types seront mis à la disposition des familles concernées par des agents du ministère en charge de la Construction, spécialement dédiés à cette tâche, a-t-il poursuivi. Le coût total est estimé à 3 milliards Fcfa pour les ménages affectés dans ces quartiers.
Une autre mesure majeure est la mise en place d’un dispositif spécial pour les personnes sans emploi. En outre, le Conseil a mis en place une Cellule d’aménagement des quartiers précaires du District autonome d’Abidjan, logée à la Primature, pour assurer le suivi des déguerpissements.
Cette cellule est spécialement chargée de la programmation des quartiers précaires à déguerpir, de la prise en charge et du relogement des familles affectées par les déguerpissements ainsi que de l’examen des plans d’urbanisme des quartiers précaires déguerpis, a mentionné M. Amadou Coulibaly.
Dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 février 2024, des engins agissant sur réquisition du ministre-gouverneur du District d’Abidjan, M. Cissé Bacongo, ont procédé à la démolition de logements, de sites éducatifs et commerciaux, situés dans le quartier Yopougon-Gesco. Quelques semaines après le quartier de Boribana a été rasé.
Des centaines de familles se retrouvent aujourd’hui à la rue et sans domicile fixe. Environ 1.880 élèves privés de cours en pleine année scolaire, ont repris le chemin de l’école, tandis que plusieurs petits entrepreneurs ont vu leurs commerces détruits.
AP/APA