Les Etats-Unis ont mis fin aux sanctions infligées au Zimbabwe depuis deux décennies, tout en réimposant des restrictions à l’encontre de onze personnes.
Lundi, le président Joe Biden a signé un décret qui « met fin à l’urgence nationale concernant le Zimbabwe et révoque les décrets autorisant des sanctions spécifiques au Zimbabwe » depuis mars 2003.
« En conséquence, les sanctions économiques administrées par l’OFAC (Office of Foreign Assets Control) dans le cadre du programme de sanctions contre le Zimbabwe ne sont plus en vigueur », a déclaré le Trésor américain dans un communiqué.
De nouvelles sanctions ont été imposées à onze personnes et trois entités, dont le président Emmerson Dambudzo Mnangagwa, le vice-président Constantino Chiwenga, le ministre de la défense Oppah Muchinguri, la première dame Auxillia Mnangagwa, le chef des services de renseignement et homme d’affaires Kudakwashe Tagwirei.
Les entreprises sanctionnées sont la société énergétique Sakunda Holdings, la société agricole Fossil Agro et la société de construction Fossil Contracting.
Les personnes et entités visées sont accusées d’alimenter les violations des droits de l’homme et d’être impliquées dans des activités de corruption qui privent les Zimbabwéens de l’accès aux services de base.
Le Secrétaire adjoint au Trésor, Wally Adeyemo, a déclaré que les Etats-Unis étaient « profondément préoccupés par le recul de la démocratie, les violations des droits de l’homme et la corruption du gouvernement au Zimbabwe ».
« Les changements que nous apportons aujourd’hui visent à clarifier ce qui a toujours été vrai : nos sanctions ne visent pas le peuple zimbabwéen », a précisé M. Adeyemo dans un communiqué, ajoutant qu’« Aujourd’hui, nous recentrons nos sanctions sur des cibles claires et spécifiques : Le réseau criminel de fonctionnaires et d’hommes d’affaires du président Mnangagwa qui sont les principaux responsables de la corruption ou des violations des droits de l’homme à l’encontre du peuple zimbabwéen ».
Il a indiqué que les changements apportés à l’approche américaine permettraient au gouvernement zimbabwéen d’entreprendre des réformes clés pour améliorer son bilan en matière de droits de l’homme, de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.
Cette décision souligne l’approche nuancée adoptée par Washington pour s’engager avec Harare tout en répondant aux préoccupations liées à la gouvernance et aux droits de l’homme dans ce pays d’Afrique australe.
Les sanctions américaines ont été imposées pour la première fois en 2003 en représailles à des allégations de violations des droits de l’homme et d’élections volées qui ont vu l’ancien président Robert Mugabe remporter de manière controversée les élections tenues l’année précédente devant le principal dirigeant de l’opposition, Morgan Tsvangirai.
JN/fss/ac/APA