La directrice de la télévision privée sénégalaise 7TV a été physiquement agressée après une émission avec un homme politique du parti au pouvoir.
Les condamnations continuent de pleuvoir après l’agression de Maimouna Ndour Faye. La classe politique, à commencer par le président Macky Sall, a unanimement dénoncé cet « acte de violence lâche et inexcusable contre la journaliste ». Mais des organisations de défense de la liberté de la presse rappellent que les atteintes à l’intégrité physique de journalistes se sont exacerbées depuis quelques semaines.
« L’agression sauvage de la journaliste Maimouna Ndour Faye après une émission qu’elle anime tous les jours est le dernier exemple qui montre le niveau de la sécurité des journalistes notamment en cette période préélectorale. Nous la condamnons avec la dernière énergie et demandons aux autorités d’ouvrir une enquête immédiate en vue d’identifier les auteurs et de les sanctionner », indique pour APA Sadibou Marong, directeur du bureau de Reporters sans frontières (RSF) pour l’Afrique subsaharienne.
« La protection des journalistes est plus que jamais nécessaire dans cette période et au-delà. Au moins 20 journalistes ont été agressés par les forces de l’ordre lors des manifestations de février 2024 », précise-t-il.
D’après les témoignages recueillis auprès de proches de la victime, l’agresseur attendait Maïmouna Ndour Faye devant chez elle après son émission avec Farba Ngom, député et chargé de la propagande de l’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel. Sans sommation, l’assaillant l’a poignardée avant de la traîner sur plusieurs mètres, laissant derrière lui un acte de violence d’une cruauté insensée.
Présentateur de journal à la 7TV, Mamadou Awa Ndiaye a rapporté que la vie de la journaliste n’était pas en danger selon les premières évaluations médicales.
ODL/ac/APA