La semaine dernière, le général Doumbouya a dissous le gouvernement.
Après la dissolution du gouvernement de Bernard Goumou il y a une semaine, les autorités guinéennes ont désigné un nouveau premier ministre: Amadou Oury Bah, un économiste de profession et président de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG) depuis juillet 2020.
Connu pour son approche moins critique envers les militaires au pouvoir en Guinée, Bah Oury a été le premier homme politique à être reçu par le général Mamadi Doumbouya au lendemain du coup d’État du 5 septembre 2021, qui a renversé le régime d’Alpha Condé.
Le nouveau premier ministre est né à Pita en Moyenne Guinée en 1958. Engagé pour la démocratie et les droits de l’homme, Bah Oury fonde en septembre 1991, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), initialement nommée l’Union des Forces Démocratiques. Sous sa direction, l’UFDG fusionne avec l’Union des forces patriotiques (UFP), le parti de l’Unité et de la renaissance (PUR) et le forum démocratique de Guinée (FODEG) en 1992. Depuis lors, il a occupé le poste de secrétaire général ou vice-président au sein de cette formation politique dirigée par Cellou Dalein Diallo.
Sa participation active dans la vie politique guinéenne s’est également manifestée lors du Forum des Forces Vives de Guinée, où il a présidé la commission d’organisation de la manifestation au Stade du 28 Septembre lors du massacre du 28 septembre 2009. En 2010, il a été auditionné suite à sa participation en tant que partie civile concernant ce massacre survenu sous le regne de Moussa Dadis Camara.
Après ce douloureux événement, il s’est exilé en France. En 2011, il a été condamné à perpétuité par contumace pour atteinte à la sûreté de l’État, conséquence de sa participation présumée à la tentative de coup d’État contre le président Alpha Condé, élu après une période de transition assurée par le général Sékouba Konaté. Cependant, il a été gracié en décembre 2015 par Alpha Condé, marquant ainsi un tournant dans sa vie politique et personnelle.
Son soutien au pouvoir en place a conduit à son exclusion définitive de l’UFDG le 5 février 2016, mettant ainsi fin à son compagnonnage avec une autre figure de la politique, Cellou Dalein Diallo.
Sa nomination intervient dans un contexte socio-politique tendu en Guinée, marqué par un mouvement d’humeur des travailleurs protestant contre les nombreuses restrictions imposées par les autorités.
La dissolution du gouvernement de Bernard Goumou est le résultat d’un conflit ouvert entre le premier ministre sortant et son ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright. Ce différend a éclaté après que le ministre de la Justice a demandé des enquêtes sur des membres de l’administration, une demande à laquelle le premier ministre s’est opposé. La tournure que prenait ce bras de fer a finalement conduit le chef de l’État à mettre un terme à la situation en renvoyant tout le gouvernement.
Depuis lors, ce sont les secrétaires généraux des ministères qui ont été chargés de gérer les affaires courantes, en attendant la mise en place du nouveau gouvernement dirigé par Amadou Oury Bah.
ASD/ac/APA