Le député ivoirien, Michel Gbagbo, en visite sur les lieux, a condamné ce déguerpissement qui survient à un peu plus de trois mois des examens à grand tirage.
Des Caterpillars ont détruit, ces derniers jours, des habitations et un établissement scolaire au quartier Gesco à Yopougon, une commune de près de 2 millions d’habitants, située dans l’Ouest d’Abidjan.
L’enjeu, pour Michel Gbagbo, est de déguerpir les pauvres et céder les terrains à des gens nantis. « Les déguerpir et puis donner (la terre) à de grandes sociétés ou à des multinationales pour qu’ils puissent construire de nouvelles cités ».
« Mais, il ne s’agit pas de reloger les gens (à travers cette opération), ils sont pauvres, il s’agit de les évacuer. C’est tout, pour qu’ils aillent à la périphérie » de la ville, a soutenu l’opposant Michel Gbagbo, un député de Yopougon.
Des engins, envoyés par le ministre gouverneur du District d’Abidjan, Cissé Bacongo, avaient détruit en janvier des habitations au quartier Yopougon Gesco, à l’insu du maire, un acte que « nous avons condamné et déploré, a-t-il rappelé.
Adama Bictogo, le président de l’Assemblée nationale, par ailleurs maire de Yopougon, avait rencontré les populations et ensuite le ministre gouverneur. Suite à cela, les deux parties ont décidé de surseoir à toutes les opérations de destruction et de mettre en place une équipe conjointe de suivi.
« Quelle a été notre surprise, encore que le maire était en voyage, il y a deux jours, quasiment nuitamment, des individus envoyés par le ministre gouverneur ont commencé à détruire, détruire une école où l’Etat a affecté plus de 1.000 élèves (environ 1.880 élèves selon la municipalité) », s’est insurgé Michel Gbagbo, fils de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo.
Il a fait observer, après un constat sur les lieux, que « tous les ordinateurs et les dossiers des enfants sont partis » en débris, ainsi que des domiciles construits par des retraités, qui ont été détruits « sans préavis, sous la pluie et on déplore ça ».
« Non seulement, je condamne ces genres d’activités, mais j’estime que M. Cissé Bacongo, fils de pauvre, ancien instituteur, qui grâce à la politique est arrivé là où il est aujourd’hui, a trahi sa classe. C’est un individu qui ne pense qu’à ses intérêts », a-t-il martelé.
AP/APA