L’objectif est de « servir de catalyseur au développement économique durable et à l’autonomie financière » du continent noir en tirant profit « des solutions et des ressources locales ».
C’est historique. En marge de la 37e Session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine (UA), tenue à Addis-Abeba (Éthiopie), l’Alliance des Institutions Financières Multilatérales Africaines (AAMFI) a été lancée ce mercredi 21 février 2024.
« Un tournant dans le paysage financier de l’Afrique », a souligné un communiqué reçu à APA. L’évènement a été marqué par « la signature, par les sept membres fondateurs, d’une déclaration annonçant leur attachement aux principes et objectifs qui sous-tendent la création de l’Alliance », a ajouté le document.
Il s’agit de la Société financière africaine (AFC), de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), du Groupe de la Banque de commerce et de développement (TDB Group), de la Société africaine de réassurance (Africa Re), de l’Assurance pour le développement du commerce et de l’investissement en Afrique (ATIDI), de la Banque de développement (SHAFDB) et de ZEP-RE (PTA Reinsurance Co).
L’AAMFI, constituée d’institutions financières multilatérales créées par voie de traité par des États africains, détenues et contrôlées par des Africains, traduit la détermination collective de l’Afrique à façonner son avenir financier.
En joignant leurs forces, elles mettent en évidence « un engagement commun à promouvoir la collaboration, la coopération et la coordination afin de stimuler le développement économique durable, l’autonomie financière du continent et une intégration économiques durable conformément à l’Agenda 2063 de l’UA et aux Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies ».
Dans le cadre du mandat de l’AAMFI, les membres fondateurs s’engagent à collaborer pour répondre aux besoins de l’Afrique en matière de financement du développement, à promouvoir les intérêts des États membres, à défendre les intérêts de l’Afrique sur les questions financières mondiales, à développer des outils financiers innovants et à soutenir les stratégies de financement durable.
« Libérer le potentiel illimité du continent »
Leader désigné pour les institutions financières de l’Union Africaine, Nana Akufo-Addo a assisté à la cérémonie solennelle de création de l’AAMFI. Dans son discours, le président ghanéen a mis l’accent sur l’importance de l’Alliance dans la transformation économique de l’Afrique : « La création de l’Alliance des Institutions Financières Multilatérales Africaines témoigne de notre engagement collectif à relever les défis financiers et à propulser l’Afrique sur la voie du développement durable. Ensemble, nous tirerons parti de nos forces et de nos ressources pour libérer le potentiel illimité du continent ».
Le mandat de l’AAMFI, selon les membres fondateurs, va au-delà de la coopération financière classique. Il cherche à répondre aux besoins spécifiques des souverains africains et à faciliter leur accès aux mécanismes de financement essentiels. L’AAMFI sera également une voix forte et un défenseur des intérêts et des préoccupations financières de l’Afrique sur la scène mondiale. En s’appuyant sur l’expertise et les ressources de ses institutions membres, l’AAMFI est en mesure de catalyser la croissance dans divers secteurs, notamment les infrastructures, le commerce et l’investissement.
Dr Monique Nsanzabaganwa, la vice-présidente de la Commission de l’Union Africaine, a représenté Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union Africaine. « Alors que nous nous trouvons au seuil d’une nouvelle ère, faisant face à des défis et à des opportunités, il est impératif que nous prenions des mesures audacieuses et décisives pour remodeler le paysage financier d’une manière qui reflète les aspirations et les intérêts de toutes les nations, en particulier celles du continent africain. La création de l’AAMFI contribuera à aider les États membres de l’Union Africaine à relever les défis du financement et à renforcer le soutien à la transformation et à l’intégration du continent », a-t-elle déclaré.
Le Professeur Benedict O. Oramah, premier président du Conseil d’administration de l’Alliance des Institutions Financières Multilatérales Africaines (AAMFI), a soutenu que « les pays africains se sont montrés déterminés à prendre en main leur destin financier collectif et l’AAMFI défendra fermement les intérêts de l’Afrique dans les forums financiers mondiaux, en se faisant le chantre d’un traitement équitable et d’une représentation juste pour le continent ».
L’Alliance promet, grâce à des efforts de collaboration et à un engagement sans faille, d’élaborer des solutions uniques et des outils et instruments de financement conjoints adaptés aux besoins spécifiques de développement de l’Afrique et de mettre en commun les ressources pour les déployer efficacement.
Outre Nana Akufo-Addo, William Ruto, président du Kenya, Mohamed Al-Menfi, président du Conseil présidentiel de l’État de Libye, Hakainde Hichicham, président de la Zambie, Ntsokoane Samuel Matekane, Premier ministre du Lesotho et Mbella Mbella Lejeune, ministre camerounais des Affaires étrangères, ont assisté à la cérémonie de lancement et à la signature de la déclaration de l’AAMFI.
ID/te/APA