Un ancien président du Nigeria s’est exprimé sur les crises qui secouent la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) dont il est le dernier père fondateur vivant.
Le Général Yakubu Gowon a appelé, le 13 février, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), y compris les dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger, « à mettre de côté leurs divergences et à se réunir pour la paix, la stabilité et la prospérité » de la région.
Pour lui, l’Organisation est « menacée de désunion » suite à l’annonce par l’Alliance des Etats du Sahel (AES), « trois États membres importants », de leur intention de quitter la Communauté.
« L’impact d’une telle décision aura des implications considérables pour les citoyens ordinaires qui ont été les principaux bénéficiaires de l’intégration régionale », indique le Général Gowon.
Pour ce faire, il appelle « au nom de tous les pères fondateurs de la Communauté », à lever les sanctions contre le Burkina Faso, la Guinée, le Mali et le Niger pour éviter un « éclatement » de l’Organisation régionale.
La figure historique du Nigeria appelle aussi les 15 chefs d’État de la Cédéao à « un sommet pour discuter de l’avenir de la communauté, de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que du rôle de la communauté internationale compte tenu du contexte géopolitique actuel ».
« La Cédéao est plus qu’une coalition d’États, c’est une communauté établie pour le bien de nos peuples, fondée sur une histoire, une culture et une tradition communes. Ni ma génération, ni les générations présentes ou futures ne comprendront ou ne pardonneront l’éclatement de notre Communauté », insiste Yakubu Gowon, président du Nigéria de 1966 à 1975.
Malgré ses lacunes, la Cédéao est devenue un exemple d’intégration régionale sur le continent. Il cite, à titre d’exemple, la libéralisation du commerce, le droit des Africains de l’Ouest de vivre légitimement dans n’importe quel pays de la Communauté, ainsi que des opérations de maintien de la paix réussies au Libéria et en Sierra Leone.
Celui qui a accueilli, le 27 mai 1975, ses paires de l’Afrique l’ouest pour créer l’institution communautaire exhorte tous les autres anciens de la sous-région à le rejoindre dans cette campagne visant à « restaurer immédiatement l’unité et l’objectif commun au sein de la CEDEAO ».
En fin janvier 2024, le Burkina, le Mali et le Niger ont annoncé leur retrait, avec effet immédiat de la Cédéao accusée d’être instrumentalisée par des puissances étrangères.
Malgré les tentatives d’ouverture de l’Organisation, les Etats de l’Alliance du Sahel ont insisté sur le « caractère irréversible » de leur décision de se retirer de l’institution communautaire.
DS/ac/APA