Le placement sous mandat de dépôt de l’Imam Bandjougou Traoré intervient moins d’un mois après celle du chef religieux chiite, Chouala Bayaya Haïdara.
Interpellé, ce jeudi 4 janvier, par la Brigade d’Investigation Judiciaire, l’Imam Bandjougou Traoré a été placé sous mandat de dépôt après avoir été présenté au procureur du pôle de lutte contre la cybercriminalité au Mali.
En attendant l’audience de son procès prévue le 7 mars prochain, il est désormais le nouveau pensionnaire de la maison centrale d’arrêt de Bamako. Il est poursuivi pour « incitation à la violence » et d’avoir tenu « des propos troublant l’ordre public ».
Son interpellation fait suite à un récent prêche qu’il aurait animé dans lequel il critiquait un festival récemment tenu dans la région de Kayes en disant que ce « montant pourrait servir à réhabiliter la route plutôt que le gaspiller ». L’Imam Bandjougou Traoré s’est récemment rendu célèbre au cours d’un autre prêche où il critiquait la crise énergétique qui sévit actuellement au Mali et n’épargnant pas la capitale Bamako qui connaît depuis un certain temps d’interminables coupures d’électricité.
Son audition devant le procureur du pôle de lutte contre la cybercriminalité coïncide avec celle d’une artiste répondant au nom de Adja Soumano qui a également fait une vidéo appelant « les autorités à mieux écouter les préoccupations des Maliens ». Sauf qu’après son audition, elle a été autorisée à rentrer chez elle.
Le placement sous mandat de dépôt de l’Imam Bandjougou Traoré intervient moins d’un mois après celle d’un autre leader religieux en l’occurrence Chouala Bayaya Haïdara. Poursuivi pour « atteinte au crédit de l’État et propos tendant à troubler l’ordre public » le procès de ce dernier est prévu le 12 mars prochain. Certaines sources avaient également laissé entendre que même l’Imam Mahmoud Dicko déclaré hostile aux autorités surtout après sa rencontre avec le président algérien, échapperait difficilement à une interpellation à son retour d’Alger.
Ces faits rappellent les arrestations du polémiste Ras Bath, de l’un des soutiens inconditionnels des autorités en la personne de Adama Diarra dit « Ben le Cerveau ». Tous ont été mis aux arrêts à cause de propos sur la gestion du pays.
L’expert indépendant des Nations Unies pour les droits de l’Homme, Alioune Tine a exprimé sa préoccupation face a ce qu’il qualifie de « rétrécissement de l’espace civique et politique » au Mali.
MD/ac/APA