L’incendie survenu au dépôt national d’hydrocarbures le 18 décembre 2023 a été totalement maîtrisé une semaine après le drame.
Un grand pas a été franchi. L’incendie qui s’est déclaré le 18 décembre a été maîtrisé. « Il n’y a pas de feu ni de fumée, mais il n’est pas dit que l’incendie est totalement vaincu. Le dispositif reste maintenu, le site sera sous surveillance », a indiqué Bachir Diallo, ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
Mais ce n’est pas avant que les feux ne fassent officiellement 23 morts. Selon le ministère de la Santé, depuis le début de la crise, 285 victimes ont été admises dans les structures sanitaires. Parmi elles, 243 ont regagné leurs familles et 42 personnes continuent de bénéficier de la prise en charge médicale gratuite, selon le porte-parole du gouvernement.
A la date du 22 décembre, l’équipe mixte des services sociaux a dénombré 2069 ménages, soit 10.337 personnes affectées. Plus de la moitié de cet effectif est composée de personnes vulnérables dont 889 femmes cheffes de ménages, 176 femmes enceintes, 1925 enfants de moins de 5 ans, 2736 personnes âgées de plus de 60 ans et 202 personnes vivant avec handicap, a précisé Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole gouvernement.
Au titre des dommages matériels, des équipes d’évaluation composées de cadres du ministère en charge de l’urbanisme, des ordres et chambres nationaux spécialisés, ont été constituées.
« Ces équipes ont établi un périmètre fortement sinistré sur un rayon d’environ 500 m autour du lieu de l’incendie. Un premier recensement dénombre près de 800 bâtiments endommagés. Au-delà de ce rayon de 500m, les infrastructures sont moyennement et faiblement impactées» ,a indiqué M. Diallo.
L’évaluation technique sera approfondie pour fournir plus de précisions sur les dégâts enregistrés. Mais en attendant, le gouvernement a rappelé à l’ordre certaines personnes qui ont lancé des travaux de restauration dans la zone sinistrée sans expertise préalable des services spécialisés. Ces agissements selon les autorités, pourraient «engendrer d’autres risques».
Mesures «atténuantes»
En revanche, le gouvernement a annoncé la reprise de la vente de l’essence dans les stations, ce, grâce aux efforts diplomatiques avec les pays voisins. C’est dans ce cadre d’ailleurs que 150 camions citernes se sont rendus à Freetown, en Sierra Leone pour s’approvisionner en carburant.
Depuis le samedi 23 décembre, la vente de l’essence et du gasoil dans les stations-services sur toute l’étendue du territoire guinéen est rationnée à raison de 25 litres pour les véhicules, 5 litres pour les motos et tricycles.
Pour limiter les risques sanitaires et autres problèmes qui pourraient survenir dans la zone sinistrée, le port du masque est obligatoire dans la commune de Kaloum, a annoncé le gouvernement.
«Aussi, les personnes déplacées ne doivent pas regagner leurs habitations jusqu’à nouvel ordre ; les travaux de restauration sont interdits sans l’autorisation préalable des services techniques du ministère en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat ; la zone impactée du sinistre reste fermée au public, pour des raisons de sécurité et d’enquêtes, à l’exception des services spécialisés et la circulation des camions-citernes est soumise à une escorte sécurisée et un ordre de mission», ont décidé les autorités.
Alors que le bilan fait état d’une vingtaine de morts, le gouvernement n’exclut pas des cas de portés disparues.
ASD/ac/APA