La FAO appuie l’Etat de Côte d’Ivoire à travers un Programme d’investissement pour l’extension de la protection sociale (PIPS) dans les secteurs agricole et informel.
Dans cet élan, l’organisation onusienne organise un atelier de consolidation et de finalisation du document du Programme d’investissement pour l’extension de la protection sociale, avec les parties prenantes.
Réunis à Assinie, cité balnéaire dans le Sud-Est ivoirien, les participants réfléchiront durant trois jours, du 19 au 21 décembre 2023, sur l’approche à adopter pour enrôler davantage les populations du monde rural et du secteur informel à travers le pays.
« Nous avons pour objectif d’atteindre 50% de la population rurale à fin 2024 », a indiqué le directeur de cabinet Aubin Tapé Gnoléba, représentant le ministre ivoirien de l’Emploi et de la protection sociale, Adama Kamara, à l’ouverture des travaux.
Selon M. Aubin Tapé Gnoléba, « 9.514.736 personnes ont été enrôlées, dont 341.538 agriculteurs à la Couverture maladie universelle (CMU), sur 29.389.150 habitants que compte la Côte d’Ivoire, soit 32,67% de la population ivoirienne ».
Il a mentionné que « 368.515 personnes ont été enrôlées au Régime social des travailleurs indépendants (RSTI) sur 6.611.650 travailleurs indépendants, soit un taux de 60% ». Ce qui montre une importante adhésion des populations à ce régime.
Spécifiquement sur la CMU, plusieurs réformes visant notamment à faciliter et à renforcer l’offre de soins ont été enregistrées au cours de l’année. Elles concernent notamment la réduction du délai de carence de trois à un mois et l’élargissement de la CMU avec l’intégration de spécialités.
Ces spécialités médicales portent sur la cardiologie, la diabétologie, l’anesthésie et la réanimation dans le panier de soins, ainsi que l’élargissement du réseau des établissements sanitaires publics opérant la CMU avec l’intégration de 365 établissements sanitaires supplémentaires.
Pour ces deux instruments de protection sociale adaptées au secteur informel, la CMU et le Régime social des travailleurs indépendants, le principal challenge pour les populations reste le paiement de leurs cotisation », a-t-il fait observer.
M. Gnoléba a renseigné que « pour le monde agricole, le chef de l’Etat a déjà instruit le gouvernement pour la prise en charge des cotisations des producteurs, par les conseils café-cacao ; coton-anacarde et hévéa-palmier à huile, dans le cadre de leur affiliation à la CMU ».
L’extension de la protection sociale au secteur agricole reste malgré ces avancées, une préoccupation majeure pour le pays. Cette extension a fait l’objet de plusieurs études ayant conduit à la mise en œuvre de projets pilotes à travers le Plan de coopération technique de la FAO.
« Les résultats de ce projet pilote ont révélé la nécessité de privilégier des schémas de déploiement adaptées aux particularités de la population, tenant compte de notre sociogramme ainsi que la mise en place des systèmes de prélèvement des cotisations à la source », a-t-il poursuivi.
Le représentant de la FAO, Attaher Maïga, a assuré que la question de la protection sociale est au cœur de la politique de son institution qui reconnaît le rôle essentiel de la protection sociale dans l’éradication de la faim et de la pauvreté ainsi que dans le renforcement des capacités économiques et productives des personnes les plus démunies et les plus marginalisées.
Dans le domaine de la protection sociale, l’intervention de la FAO porte sur quatre piliers dont l’extension des programmes de protection sociale à l’ensemble des ménages ruraux pauvres dans tous les sous-secteurs de l’agriculture, notamment les communautés de pêche et les populations tributaires de la forêt.
La FAO appuie le Programme social du gouvernement 2022-2024 (PSGouv2) qui traduit la volonté de l’État ivoirien d’intensifier les actions sociales en faveur des populations, particulièrement les plus vulnérables.
Madame Bintia Stephen Tchicaya du Bureau sous régional de la FAO, basé à Dakar, au Sénégal dont le leadership et l’implication personnelle a permis au projet de prendre forme en Côte d’Ivoire, était présente à cette réunion.
AP/APA