L’ancien ministre français des Affaires étrangères, Hubert Vedrine, s’est aussi exprimé, vendredi 15 décembre 2023, sur le « sentiment anti-français » au Sahel, alors qu’il participait au 12e Atlantic Dialogue qui se tient du 14 au 16 décembre à Marrakech au Maroc.
De notre envoyé spécial, Diakaridia Siribié
« C’est Houphouët Boigny qui a inventé la France Afrique avec le soutien de Léopold Ségur Senghor », a affirmé Hubert Vedrine, ministre français des Affaires étrangères de 1997 à 2002.
Il répondait à une question sur le « sentiment anti-français au Sahel », au cours d’un panel qu’il a co-animé, vendredi 15 décembre 2023, lors des 12e Atlantic Dialogues à Marrakech au Maroc, sur « Qu’est-ce qui se passe en arrière-plan ? Autoritarisme, démocratie et populisme aujourd’hui ».
Pour lui, son pays est resté sur le continent après les Indépendances, « à la demande des Africains ».
Et contrairement à la France, les autres pays européens colonisateurs, notamment la Belgique, le Portugal, l’Angleterre, ont « disparu du paysage » africain, dit-il, en « laissant une situation épouvantable ».
Pour ce qui est du Sahel, le diplomate français a reconnu l’existence d’une « ambiance post-occidentale [qui consiste à] dénoncer les excès de l’occident ».
« Quand des gouvernements incapables, et corrompus, cherchent un bouc émissaire, c’est la France. La France est un grand bouc émissaire au Sahel », affirme Hubert Vedrine.
Pour lui, si le Burkina, le Mali et le Niger estiment qu’ils peuvent « mieux gérer leurs problèmes avec Jérusalem et la Chine, bon courage. Mais l’histoire continue comme ça, c’est leur problème, ce n’est plus le nôtre », insiste le diplomate.
Les relations entre les pays sahéliens et la France ne sont plus au beau fixe. Ouagadougou, Bamako et Niamey ont dénoncé plusieurs accords militaires et économiques avec Paris.
SD/ac/APA