Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur les décisions attendues par les opposants Ousmane Sonko et Barthélémy Dias face à la justice sur fond d’enjeux portant sur la participation à la présidentielle de février 2024 de l’un et le maintien des postes de maire de Dakar et de député de l’autre.
Le tribunal hors classe de Dakar a rejeté jeudi 14 décembre la mesure administrative de radiation de l’opposant Ousmane Sonko du fichier électoral, une décision confirmant celle initialement rendue par le tribunal d’instance de Ziguinchor (sud) en faveur du candidat déclaré à l’élection présidentielle du 25 février prochain. Ce verdict a été rendu tôt ce matin, c’est pourquoi Sud Quotidien a été prudent dans sa Une, indiquant que les maires des villes de Ziguinchor et de Dakar, à savoir l’opposant incarcéré Ousmane Sonko et son ex-camarade de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) Barthélémy Dias, « retiennent leur souffle » face à la justice.
Le premier était dans l’attente du « verdict » du juge du tribunal de Dakar ce jeudi sur sa réintégration ou non sur les listes électorales. C’est pourquoi Le Témoin indique que ce jeudi est un « jour de vérité pour Ousmane Sonko » là où L’AS note que c’est « un jour fatidique sur le destin (politique) du leader de l’ex-Pastef », son parti qui a été dissous par les autorités après son placement sous mandat de dépôt fin juillet dernier.
En outre, le second, Barthélémy Dias, doit assister le 22 décembre prochain à « l’audience spéciale à la Cour suprême sur l’affaire Ndiaga Diouf », un «nervis» tué en 2011 aux abords de la mairie de la commune dakaroise de Mermoz Sacré-Cœur que l’actuel maire de Dakar dirigeait à l’époque alors qu’il menait une opposition féroce au régime finissant de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012).
EnQuête écrit que le « procès de Barthélémy Dias dans la mort de Ndiaga Diouf » est « l’épilogue d’une tragédie » qui a duré plus d’une décennie, une affaire qui a donc traversé la durée des deux mandats du président sortant Macky Sall qui ne briguera pas un troisième mandat en février 2024. « Condamné en première instance, le maire de Dakar va être édifié devant la Cour suprême. Ironie du calendrier, la mort de Ndiaga Diouf fera exactement douze ans, le 22 décembre prochain », la date retenue pour vider l’affaire par la haute juridiction, précise le journal avant de se demander si « le fauteuil du maire de Dakar sera menacé en cas de condamnation ».
Bés Bi indique pour sa part que M. Dias sera « face au feu », exhibant une image dans laquelle il avait été filmé le jour du meurtre de Ndiaga Diouf en train de tirer avec son pistolet sur une direction. « Si la Cour ne casse pas la décision, il sera révoqué de ses fonctions de maire et de député », souligne le journal qui rappelle en revanche que Barthélémy Dias déclarait en 2022 qu’il « ne bougerait pas de la mairie ni de l’Assemblée ». Mais si une telle décision judiciaire survient, le quotidien s’attend à des « tensions en vue avec Macky Sall après le +pacte+ du dialogue » national. Toutefois, L’Observateur estime que « Barthélémy Dias est un député-maire en danger ».
ODL/ac/APA