La cité balnéaire de Grand-Bassam, située à 40 Km au Sud-Est d’Abidjan, a abrité du 6 au 8 novembre 2023 un atelier d’harmonisation transfrontalière pour l’éradication de la Peste des petits ruminants (PPR) en Afrique de l’Ouest et la réunion du Groupe consultatif régional.
Cette réunion, axée sur la surveillance de la gestion de la peste des petits ruminants en Afrique de l’Ouest, a pour but d’éradiquer cette maladie, un véritable fléau, qui freine le progrès de l’élevage des petits ruminants dans les différents pays.
La PPR est une maladie transfrontalière dévastatrice est très contagieuse. Dans l’optique de renforcer la sécurité alimentaire et de promouvoir l’élevage durable des petits ruminants dans la région, la FAO a organisé cet atelier en vue de mettre en place une stratégie pour son éradication.
Ouvrant la session, Dr Kallo Vessaly, directeur des services vétérinaires au ministère ivoirien des Ressources animales et halieutiques, a au nom du ministre de tutelle, relevé qu’en Côte d’Ivoire, la Pest des petits ruminants a été identifiée pour la première fois en 1942.
Cette réunion d’échanges est mise en œuvre à travers le Programme mondial d’éradication de la PPR, dont le plan directeur a été dégagé en novembre 2022. Il a été recommandé aux pays d’unifier leurs initiatives transfrontalières et de formuler des plans nationaux pour éradiquer la maladie d’ici à 2030.
Selon Dr Kallo Vessaly, cet atelier se veut un creuset d’échanges et de mutualisation des bonnes pratiques qui permettra aux experts de partager des informations sur les enjeux, les défis et de proposer des pistes de solutions et d’approches régionales pour renforcer la surveillance sanitaire.
Sur le terrain, en dépit des mesures préventives et des initiatives de lutte, la maladie sévit de manière endémique dans de nombreuses régions d’Afrique, du Moyen Orient et d’Asie, causant la mort de millions de petits ruminants chaque année et perturbant les économies rurales des pays.
« En Côte d’Ivoire, la peste des petits ruminants impacte fortement le revenu des éleveurs, dont la majorité sont des femmes et les jeunes. Des études réalisées en 2018 ont montré la prévalence de la PPR est était de 33,77% », a dit Dr Kallo Vessaly.
Dr Kallo Vessaly fera observer que « cette maladie est responsable de la mort de 180.000 animaux par an et coûte annuellement à l’économie ivoirienne environ 26 milliards Fcfa ». La maladie a été « découverte en Côte d’Ivoire en 1942 ».
Attaher Maïga, le représentant résident de la FAO en Côte d’Ivoire, a indiqué que dans son rôle d’agence technique, elle assure le secrétariat et la coordination avec l’Organisation mondiale de la santé animale pour faire en sorte que les politiques, les mesures soient mises en place pour l’atteinte des objectifs.
La FAO dispose de compétences techniques en matière de lutte contre la peste des petits ruminants qui s’est signalée dans la région comme une maladie transfrontalière avec des conséquences néfastes sur les économies et la sécurité alimentaire, a-t-il poursuivi.
L’ambassadeur Cissé Seydou, représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des agences onusiennes à Rome et coordonnateur du groupe des représentants permanents pour l’éradication de la PPR à l’horizon 2030, a salué cette initiative régionale.
Il a relevé qu’il s’attèle avec d’autres diplomates à sensibiliser les partenaires au développement à l’effet de « financer non seulement les laboratoires, mais aussi les vaccins ». L’Union européenne appuie déjà ces efforts ainsi que la Banque mondiale et la banque islamique de développement.
« Nous sommes, aussi, en train de sensibiliser la Banque africaine de développement » pour accompagner cette stratégie régionale, a-t-il mentionné. La Peste des petits ruminants tue silencieusement des milliers d’animaux ruinant l’économie de plusieurs fermiers.
Pour Dr Columba Teku Vakuru, vétérinaire nigérian, s’est félicité de cet atelier va impacter l’économie des pays de la région, les personnes impliquées dans la production de l’élevage et l’amélioration de l’économie des communautés.
Gaoussou Kouyaté, un éleveur, représentant les éleveurs de moutons de races, confie que « souvent nous avons des problèmes, on a nos bêtes qui tombent, mais on ne sait pas pourquoi », avouant que « c’est un mal pour nous ».
« Lorsque ces cas arrivent, un éleveur peut perdre tout son cheptel. On n’a pas de système d’indemnisation, on a que nos larmes pour pleurer », a fait remarquer M. Kouyaté qui suggère qu’il y ait surtout une assistance, au niveau des vétérinaires, et « une assistance directe de l’Etat ».
La rencontre a réuni des directeurs des services vétérinaires de la Guinée, du Liberia, de la Sierra Léone, du Sénégal, de la Guinée-Bissau, du Nigeria, du Mali et de la Côte d’Ivoire, ainsi que des responsables de laboratoires et les coordonnateurs des projets nationaux de lutte contre la PPR.
AP/APA