Cette traditionnelle fête culturelle et de réjouissance est célébrée par le peuple N’Zima pour symboliser les concepts de démocratie et de justice sociale
Sa Majesté Obachiman N’Guettia Eba épouse Koné, Reine Mère des N’Zima Kotoko, a pris part à l’édition 2023 de la fête de l’Abidssa à Grand-Bassam, ville balnéaire située à 40 Km au Sud-est d’Abidjan.
Chaque année, les N’Zima se retrouvent autour de leur chef pour dresser le bilan de l’année écoulée et se projeter sur l’avenir. C’est aussi l’occasion de soulever les problèmes qui minent la société et frayer des pistes de solutions.
La ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné, marraine de la Journée des femmes, et la ministre de la Culture, Françoise Remarck, ont esquissé des pas de danse au rythme des tambours, sous des salves d’applaudissements.
Mariatou Koné s’est dite « très heureuse » de participer à la fête de l’Abissa, « ce jour, 1er novembre 2023, jour de la Toussaint, dans la ville historique de Grand-Bassam, patrimoine de l’Unesco, avec (ses) frères et sœurs N’Zima Kôtôkô, pour célébrer la nouvelle année ».
Elle a salué la reine-mère, sa Majesté Obachiman N’Guettia Eba épouse Koné, et la sénatrice Marie Irène Richmond Ahoua, pour le choix de sa personne comme marraine de la Journée des Femmes dans le cadre de l’Abissa, événement culturel multidimensionnel.
Ouverte le 29 octobre 2023, l’Abissa, cette fête annuelle des N’Zima Kôtôkô, repose sur un ensemble d’activités ayant pour fondements la promotion des valeurs culturelles, morales et démocratiques, ainsi que des valeurs de justice et d’équité, en vue d’une société paisible, cohésive et harmonieuse.
La marraine a, en outre, rendu un hommage à Sa Majesté Amon Paul Désiré Tanoé, Roi des N’Zima Kôtôkô, par ailleurs, président de la Chambre nationale des Rois et chefs traditionnels, et au peuple N’Zima Kôtôkô de Grand-Bassam, pour la perpétuation de cette tradition.
« Pour continuer à exister, en tant que société autonome, tout en s’ouvrant au monde extérieur, nous devons savoir conserver et valoriser ce qui fait notre identité propre, notre originalité et notre spécificité », a-t-elle soutenu.
« Nous devons maintenir la chaîne des générations pour que l’héritage culturel des aînés soit approprié et assumé par les plus jeunes, aujourd’hui partagés entre les valeurs de la mondialisation et les valeurs de leurs propres sociétés », a-t-elle poursuivi.
Pour la ministre de l’Education nationale, « nous devons aider notre jeunesse à s’intéresser à sa culture et à ses traditions, comme le fait si bien l’Abissa. (Car), notre jeunesse a besoin de repères pour son évolution et pour se projeter dans le temps ».
L’Abissa qui accueille chaque année des touristes, contribue au renforcement de l’identité culturelle et touristique du pays par son originalité, son contenu riche, chargé de symboles et d’instructions ainsi que par son impact sur la société ivoirienne.
La journée dédiée aux femmes pendant l’Abissa se veut un hommage à celles qui, bien que parfois discrètes, jouent un rôle fondamental au sein de la société, a dit la ministre e l’Education pour qui « la femme est source de vie ».
Chez les peuples Akan, en Côte d’Ivoire, dont les N’Zima font partie, « c’est par la femme que se fait la dévolution des biens et du pouvoir ». Par conséquent, « la femme est un élément central dans l’organisation de la société n’Zima ».
« La femme N’Zima constitue, à l’image des femmes des autres sociétés ivoiriennes, un maillon fort, un pilier important, une colonne favorisant l’équilibre social », a-t-elle déclaré. La légende rapporte que l’Abissa a été révélé à une femme durant ses travaux champêtres.
AP/APA