Durant deux jours, les députés ont été conscientisés sur la nécessité pour le pays de la Teranga de recourir aux ressources renouvelables pour garantir son indépendance énergétique.
Le 22 juin 2023, le Sénégal a bénéficié du partenariat pour une transition énergétique juste (JET-P, sigle anglais). Son objectif est de soutenir les efforts de Dakar en matière d’accès universel à l’électricité et de consolidation d’un système énergétique sobre en carbone, résilient et durable. L’accord prévoit une promesse de financement de 2,5 milliards d’euros sur une période initiale de 3 à 5 ans.
Le pays de la Teranga, qui vise l’accès universel à l’électricité d’ici 2025, compte bien mettre à profit cette manne financière pour atteindre cet objectif en accélérant notamment sa stratégie « Gas to Power ». Celle-ci consiste à développer la production de l’électricité à partir du gaz naturel en transformant les centrales à charbon en des centrales à gaz.
Toutefois, alerte la fondation Meliore, « le passage du charbon au gaz, ou tout autre investissement fossile, ne constitue pas une transition durable et empêcherait le JETP d’atteindre ses objectifs politiques, économiques, technologiques et environnementaux. Les investissements actuels dans le gaz ne feraient que retarder la transition vers l’énergie propre dans les pays du JETP et nécessiteraient, à leur tour, une deuxième série de JETP pour réaliser ce qui aurait pu – et aurait dû – être réalisé en premier lieu. »
Conscient de cela, elle a organisé, les 12 et 13 octobre à Dakar, un atelier national sur la transition énergétique juste et le JET-P du Sénégal avec le Réseau des parlementaires pour la protection de l’environnement au Sénégal (Repes).
« Notre objectif est de construire des partenariats locaux solides en rassemblant toutes les parties prenantes dans des espaces de dialogue social, des forums, des tables rondes et des événements climatiques qui promeuvent une transition énergétique juste vers l’utilisation de sources d’énergie renouvelables. Il peut être atteint si nous impliquons les personnes qui ont le pouvoir d’influencer les processus de prise de décision politique. Parmi eux, nous avons les parlementaires sénégalais », a expliqué la représentante résidente de la fondation Meliore au Sénégal, Awa Traoré.
Elle est convaincue que si le réseau de parlementaires participe au débat sur l’énergie et contribue aux espaces de dialogue multipartites, en plus d’assister aux événements liés au climat tels que les COP, il y a des chances que les perspectives de transition énergétique juste atteignent l’assemblée nationale avec une capacité des parlementaires à engager directement les ministres et les experts techniques concernés.
« La transition énergétique est un domaine technique, complexe et les députés ont besoin d’information et de renforcement des capacités pour pouvoir jouer convenablement leur rôle dans ce processus. Cet atelier entre dans ce cadre et nous nous en félicitons », a soutenu le député Adjib Daffé, président de la commission de délégation et membre de la commission développement durable et transition écologique à l’Assemblée nationale.
Au sortir de ces deux jours d’atelier, des propositions concrètes de collaboration et recommandations seront formulées. Elles devraient permettre au Sénégal d’éviter une transition en deux étapes en s’engageant directement vers les sources d’énergie propres impératives sur le plan climatique.
ARD/te/APA