Le financement des infrastructures en Afrique est un défi, mais c’est aussi une opportunité, a affirmé la ministre marocaine de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah.
« En investissant dans nos infrastructures, nous investissons dans le bien-être de nos citoyens et dans l’avenir de notre continent. Cela stimulera la croissance économique, créera des emplois et améliorera la qualité de vie de nos communautés », a-t-elle indiqué à l’ouverture de la Réunion ministérielle de Haut Niveau sur l’accélération du financement de l’émergence africaine.
La question du financement des infrastructures est complexe, mais nous ne pouvons pas nous permettre de rester immobiles. Les gaps de financement des infrastructures en Afrique se situent, selon les estimations de la banque africaine de développement, entre 68 et 108 milliards de dollars par an, a rappelé la ministre marocaine.
Selon elle, la plus grande part du financement des infrastructures est toujours prise en charge par les gouvernements, notamment via le recours à des emprunts, estimant que la question du financement des infrastructures se pose, aujourd’hui, avec acuité.
Dans ce contexte, les gouvernements africains doivent se tourner vers les ressources que peut fournir le secteur privé sous peine de voir la dynamique de l’investissement ralentir.
Ainsi, la mobilisation du secteur privé, le renforcement de la coopération internationale en faveur des pays africains, le recours à des financements innovants et la promotion des Partenariats public privé (PPP) sont, plus que jamais, nécessaires pour réduire ces gaps et enclencher une réelle dynamique de rattrapage, a-t-elle recommandé.
Le secteur privé peut constituer un partenaire idéal de par les ressources financières et l’expertise technique qu’il peut apporter, a-t-elle encore estimé, soulignant, toutefois, que le partenariat avec le privé obéit à une logique et un rationnel différent de la simple dépense budgétaire et prend en compte des facteurs tels que la rentabilité des projets, et leur potentiel de génération de cash-flow en plus de leur utilité économique et sociale en tant qu’infrastructure publique.
A cet égard, ces paramètres doivent être pris en compte et assimilés dans le sens de la construction d’un cadre légal et réglementaire propice au développement de partenariats public-privé permettant la mise en place de montage assurant un partage des risques optimale entre la partie publique et la partie privé.
En utilisant les partenariats public-privé de manière stratégique, les gouvernements peuvent dégager des ressources financières significatives tout en répondant aux besoins essentiels de la société. Néanmoins, ces montages ne peuvent être envisagés que dans un cadre propice au développement d’un secteur privé dynamique bénéficiant d’un climat des affaires favorable et d’un secteur financier profond et solide, a souligné la responsable marocaine.
HA/APA