Le Cepici, le Guichet unique de l’investissement en Côte d’Ivoire, égraine les opportunités dans le secteur agro-industriel et halieutique, à l’occasion du Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA 2023).
Au cours d’un side event organisé, ce jeudi 5 octobre 2023, en marge du SARA 2023, le Centre de promotion de l’investissement en Côte d’Ivoire (Cepici), a présenté aux investisseurs des projets avec des niveaux de rentabilité probants sur lesquels ils peuvent s’engager.
La directrice générale du Cepici, Solange Amichia, a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans la réalisation des objectifs sectoriels du gouvernement ivoirien, à travers la promotion des opportunités et la mobilisation d’investissements dans les filières agricoles, animales et halieutiques.
Cette activité a été l’occasion pour les acteurs de ces filières et les partenaires techniques financiers de, non seulement s’imprégner du potentiel agricole de la Côte d’Ivoire, mais également de nouer des partenariats.
Projets privés d’investissements
Solange Amichia a présenté des projets privés à forte rentabilité, prêts à l’emploi. Le premier, un projet de création d’une plantation industrielle de bananes de 100 ha, ressort une rentabilité de 30% sur le chiffre d’affaires avec un payback (retour sur investissement) de trois ans.
Un autre projet privé présenté aux investisseurs est la création d’un pôle avicole intégré. Sur 16 ha, subdivisés en sites de 1 ha, attribué à chaque famille, le projet évalué à plus de 600 millions de Fcfa environ 1 million de dollars, vise à développer des aliments, faire la production et l’abattage.
La directrice générale du Cepici a ensuite étalé un projet privé de création d’une plantation de maïs irriguée, dans l’optique d’une plantation industrielle occupant 600 ha pour un investissement de 1,4 million de dollars avec une rentabilité de 16% et un « payback » sur trois ans.
Un projet de transformation de latex en caoutchouc naturel, d’une capacité d’usinage de 70.000 tonnes, pour un coût d’investissement de 22,4 milliards Fcfa (37 millions de dollars), expliqué à l’auditoire, offre un retour sur investissement de 33% sur trois ans.
Pour combler le gap du besoin en consommation de poisson, principale source de protéine animale, le Cepici a conçu un projet d’une capacité d’usinage de 20.000 m3, estimée à 1 million de dollars, pour une rentabilité de 24% sur quatre ans. La Côte d’Ivoire enregistre un déficit de 500.000 tonnes de poissons par an.
« Le pays, pour couvrir les besoins de sa population en protéines animales, est contraint de dépenser pour les importations plus de 450 milliards Fcfa, soit plus de 667 millions d’euros », a renseigné Jean-Pierre Konan Banny, conseiller technique du ministre des Ressources animales et halieutiques.
Selon les données statistiques, il a noté que « dans le domaine de la production de viande, nous dépendons (de l’extérieur) de 55% de tout ce que nous consommons en Côte d’Ivoire, (tandis) dans le domaine du lait et des produits laitiers, le pays dépend à hauteur de 83% ».
Dans le domaine de la mise à disposition des produits halieutiques, la Côte d’Ivoire dépend à hauteur d’environ 90%, a-t-il ajouté, faisant savoir que le ministère a établi une politique « évaluée à plus de 1.000 milliards Fcfa » en vue d’une production de protéines animales à hauteur de 75% d’ici à 2026.
Dr Yao Koffi, directeur du pool agro-industriel au Comité national de pilotage des Partenariats public-privé (PPP), a dévoilé des portefeuilles projets PPP, entre autres, le projet de construction d’une usine de fabrication d’emballages bio à base de pailles de riz Paddy à San-Pedro (Sud-Ouest).
Il a aussi partagé un projet PPP d’amélioration de la capacité de production d’aliments pour les poissons d’élevage, ainsi que la création de l’école et l’hôpital national vétérinaire de Côte d’Ivoire, puis un Projet de gestion intégrée des ranches et stations, couplé d’un complexe agro industriel laitier à Toumodi (centre).
Potentiel économique
Avec une croissance économique de 7% en 2021, la Côte d’Ivoire contribue à hauteur de 40% du PIB de l’Uemoa. Le pays qui compte 60% de terres arables est un creuset d’opportunités avec des ressources naturelles abondantes et disponibles à des coûts compétitifs.
La Côte d’Ivoire ambitionne d’accélérer sa transformation économique et sociale et de se hisser à l’horizon 2030 au rang des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. La réalisation de cette vision passe par des investissements massifs.
Dans cet élan, le gouvernement a défini des grappes industrielles contenues dans le Programme national de développement (PND, 2021-2025), dont le portefeuille des investissements est estimé à 59.000 milliards Fcfa avec plus de 60% consacré au secteur privé.
Ces grappes industrielles sont notamment l’agro-industrie ; l’industrie chimique ; les matériaux de construction ; la pharmacie ; le textile ; l’automobile ; l’emballage ainsi que de nouvelles niches, le digital, le tourisme, l’industrie créative qui élargissent davantage les perspectives.
Terre d’investissements, le pays s’est doté d’infrastructures modernes et d’un écosystème favorable aux affaires. Les réformes engagées par l’Etat pour améliorer le climat des affaires ont d’ailleurs permis de renforcer la bonne gouvernance et la transparence de l’action publique.
Porte d’entrée des investisseurs en Côte d’Ivoire, le Cepici accompagne les opérateurs économiques dans la réalisation de leurs projets. Les réformes structurelles et institutionnelles entreprises ont permis la mise en place d’un Guichet unique, la simplification et la digitalisation des procédures.
L’édition 2023 du SARA, qui se tient du 29 septembre au 8 octobre 2023, a pour thème central « L’agriculture africaine, face aux défis des chocs internes et externes : quelles innovations structurelles pour améliorer les secteurs agricoles et la souveraineté alimentaire de nos pays »,
AP/APA