Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur le Gamou, l’anniversaire de la naissance du prophète de l’islam dans les foyers religieux du Sénégal, sur fond de discours pré-électoraux en direction de la présidentielle de février 2024.
Sud Quotidien se met « sur les traces du prophète » de l’islam, Mohammed, dont la 122ème édition de l’anniversaire de la naissance, appelé Gamou au Sénégal, est célébrée dans la nuit de mercredi à jeudi à dans différentes villes du pays, citant « la cité bénie d’El Hadj Maodo Malick Sy », Tivaouane qui se trouve à 70 kilomètres de Dakar, Kaolack, Médina Baye (centre) et les autres foyers religieux.
Le Quotidien a envoyé ses reporters dans ces « foyers de ferveur » pour couvrir la « célébration du Mawloud » et constate déjà une « forte affluence dans les cités religieuses ». « Au niveau de certains sanctuaires de l’islam comme Thiénaba Seck, foyer religieux fondé par le Cheikh Amary Ndack Seck, en passant par le village de Ndiassane, capitale spirituelle de la Qadiriyya (l’une des quatre confréries soufies dominantes au Sénégal), haut lieu de pèlerinage fondé entre 1883 et 1884 par le Cheikh Bouh Kounta, également à Keur Mame El-Hadji, +La-Pieuse+ fondée par Mame El-Hadji Ahmadou Barro Ndièguène (branche de la tidianiya basée à Thiès), l’événement religieux, marqué par la +Wazifa+, la lecture du Saint Coran, le recueillement auprès des mausolées des vénérés Cheikhs des familles respectives, des causeries religieuses axées sur la vie et l’œuvre du Prophète Muhammad (Psl), se prépare intensément. Et fidèles à une tradition bien établie, nombre de foyers religieux d’anticiper, déjà, avec des soirées de +Burd+, à l’occasion desquelles des prières sont formulées pour la paix, la stabilité au Sénégal, aussi pour la santé des guides religieux du pays », explique le quotidien.
Contemporain de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur de la confrérie soufie mouride entre le 19e et le 20e siècle, El Hadj Malick Sy était « le stratège » qui « a déjoué les plans du colonisateur pour propager la Tidjaniyya », indique Bés Bi. « Si le monde converge vers Tivaouane, c’est parce qu’il a initié, promu dix jours de +Burd+ pour chanter le Prophète puis célébrer sa naissance. Au-delà, El Hadj Malick Sy a été un promoteur et propagateur de l’islam. Cet érudit a implanté des écoles et des antennes à travers le Sénégal avec l’enseignement et la maîtrise du Coran » en dépit « de l’hostilité du colonisateur » français, souligne le journal.
Surnommé Maodo, El Hadj Malick Sy est présenté « dans sa pluralité » par le docteur Bakary Sambe, directeur du think tank Timbuktu Institute et enseignant-chercheur à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis (nord), dans une longue tribune publiée dans Le Soleil. A travers ses « inspirations malikiennes sur des prodiges de Tivaouane », Dr Sambe « enseigne d’une manière novatrice un des plus illustres Sénégalais, héraut multidimentionnel de Cheikh Ahmed Al Tijani », le fondateur algérien de la confrérie Tidiane qui repose à Fès, au Maroc.
Pour cette édition du Gamou, L’Observateur discerne entre « le messager » – concernant la célébration par les musulmans de « la nuit du prophète Mouhamed » – et « les messagers » à propos de la visite du président Macky Sall et de responsables politiques dans les foyers religieux. Le journal souligne que Macky Sall « magnifie le rôle de Cheikh Mahi Niass », le khalife général de la communauté soufie des Niassènes, implantée au centre du pays, alors qu’Idrissa Seck, ancien Premier ministre et candidat déclaré à la présidentielle de 2024, « sollicite des prières pour une transmission du pouvoir sans violence » là où la principale coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple), « plaide la cause de Ousmane Sonko », le maire de Ziguinchor (sud) et non moins leader de l’opposition placé sous mandat de dépôt depuis fin juillet.
Walf Quotidien note que Macky Sall, qui a décidé de ne pas briguer un troisième mandat en 2024, a transmis ses « adieux » aux khalifes généraux en marge de la célébration du Gamou avant de mettre sa coalition Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) « entre les mains de Cheikh Mahi Niass ».
En football, Stades note que les pays hôtes des Coupes d’Afrique des nations (Can) de 2025 et 2027 seront « connus ce mercredi » alors que « le Maroc et le Sénégal (sont) les grands favoris ». Le Royaume chérifien « a déjà préparé le terrain pour 2025 » là où le pays de la Téranga (hospitalité en wolof) « rêve de la 36ème édition » après celle de 1992, précise le quotidien sportif, soulignant que « l’Algérie se retire » tandis que « seule l’Egypte peut inquiéter le Sénégal ». En revanche, le journal note qu’un « trio anglophone (serait) soutenu par Patrice Motsepe », le président sud-africain de la Confédération africaine de football (Caf).
ODL/ac/APA