C’est suite à un véto russe en date du mercredi 30 août dernier que ce régime de sanctions n’a pas été prolongé.
Dans une récente note adressée à ses correspondants, les Nations Unies ont rendu effective la levée des sanctions imposées à certains acteurs du processus de paix au Mali accusé d’entraver sa mise en œuvre.
Une décision en droite ligne avec la non-reconduction du régime de sanctions en vigueur au Mali suite à l’adoption de la Résolution 2374 par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) en 2017. Une situation qui a également mis fin au mandat du groupe d’experts onusiens chargé de superviser l’application de ces sanctions. .
C’est suite à un véto en date du mercredi 30 août dernier de Moscou, nouvel allié de Bamako au bord de la rupture diplomatique avec Paris, que ce régime de sanctions n’a pas été prolongé. Pourtant, c’était à la demande des autorités maliennes d’alors que ce régime avait été approuvé par le Conseil de Sécurité de l’ONU afin de sanctionner ceux qui entraveraient la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015. Ces sanctions sont notamment l’interdiction de voyager et le gel des avoirs.
Depuis son adoption, huit individus plus ou moins liés à l’Accord avaient été sanctionnés. Il s’agit de Ahmoudou Ag Asriw, du groupe armé GATIA – se réclamant pro-Etat, Mahamadou Ag Rhissa du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), ex-rébellion, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, actuel membre du Conseil national de transition (CNT), et dirigeant d’un mouvement politique soutenant les militaires au pouvoir, Ahmed Ag Albachar, homme d’affaires et conseiller spécial du gouverneur de la région de Kidal, Mahri Sidi Amar Ben Daha, dit Yoro Ould Dah, ancien chef du MUJAO tué en février 2020, Mohamed Ould Mataly, ancien député de Bourem (région de Gao) et actuel membre du CNT, Mohamed Ben Ahmed Mahri, PDG de Tilemsi Transport et Houka Houka Ag Alhousseini, actuel Cadi à Tombouctou, ancien juge islamique de la ville sous l’occupation en 2012.
En réalité, les sanctions n’avaient jamais été scrupuleusement respectées puisque les individus sous le coup continuaient de bénéficier de certains avantages, y compris de l’Etat. Par contre, ce qui a provoqué la colère de Bamako, c’est le fait que dans son dernier rapport, le groupe d’experts onusiens chargé du suivi de l’application de ces sanctions, a mis en cause « des éléments de l’armée malienne et des mercenaires du groupe Wagner » dans des exactions contre des civils. Cette situation témoigne du malaise profond entre l’ONU et les autorités de Transition. D’où la demande du retrait amorcé depuis le 1er juillet par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali et censé prendre fin avant le 31 décembre prochain. Bamako accusant la mission onusienne son « incapacité à ramener la paix en dix ans de présence » et d’être « à l’origine des tensions entre les communautés ».
MD/ac/APA