Les forces vives de Guinée n’ont pas été du goût du discours tenu par le colonel Mamadi Doumbouya, le jeudi 21 septembre à la tribune des Nations-Unies.
« C’est avec une profonde surprise que les Forces Vives de Guinée (FVG) ont pris connaissance du discours prononcé par le Président de la transition» guineenne à la tribune des Nations Unies ce 21 septembre à l’occasion de la 78e session de l’Assemblée générale. Les FGV reprochent au colonel Doumbouya d’avoir éludé la question du retour à l’ordre constitutionnel.
« Ensuite, le président de la Transition affirme que la Cédéao ne doit s’occuper que d’économie. C’est une regrettable méconnaissance du Traité de notre communauté régionale ratifié par les Parlements de tous les États membres engageant ces derniers à promouvoir la démocratie, l’État de droit et à faire respecter les droits humains et les libertés fondamentales», regrette la coalition hétéroclite regroupant partis politiques et mouvements de la société civile. Le «plus grave» pour les contestataires, c’est que le chef de l’État guinéen « affirme haut et fort dans son intervention que le modèle démocratique, n’est pas adapté aux réalités, mœurs et coutumes du continent africain».
Pour les Forces vives, si le chef de la junte guinéenne dépeint ainsi la démocratie et lui attribue autant d’effets pervers, «c’est pour la rejeter et pour nous imposer un autre système de gouvernement», estimant que le Comité national pour le Rassemblement et le Développement peut être être catégorisé à travers quelques actes qu’il a posés depuis qu’il a pris le pouvoir le 5 septembre 2021. En clair, « la suspension de la liberté de manifester dans les rues et sur les places publiques, la nomination des présidents des districts et des chefs de quartiers par les gouverneurs, la répression dans le sang de toute tentative de manifestation et l’assassinat à bout portant de plus de 30 jeunes manifestants en moins d’un an sans qu’aucun d’entre eux n’ait eu droit à la justice, la corruption et l’enrichissement effréné de la classe dirigeante, au vu et au su de tout le monde, l’instrumentalisation à outrance de la justice, le refus à peine voilé d’organiser le retour à l’ordre constitutionnel».
Le peuple de Guinée n’a pas besoin de discours panafricaniste à caractère populiste, estiment les forces vives.
Rappelant que «notre peuple n’a cessé de verser de son sang pour l’instauration de la démocratie et de l’État de droit», les FGV invitent le peuple de Guinée à se mobiliser massivement pour combattre «cette dictature naissante et pour faire émerger dans notre pays une démocratie respectueuse des droits humains et des libertés fondamentales».
De retour en Guinée ce samedi 23 septembre après son séjour aux États-Unis, le président de la transition a été porté en triomphe par une partie de la population.
ASD/ac/APA