L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a demandé au président Zimbabwe, nouvellement réélu, d’ouvrir une enquête indépendante sur les allégations d’enlèvement et de torture de militants de l’opposition depuis les élections contestées de la fin août.
Khanyo Farise, Directrice adjointe du programme Afrique australe d’Amnesty International, a déclaré que l’investiture du président Emmerson Mnangagwa pour un second mandat avait été entachée par « un climat politique de peur et des informations faisant état de multiples atteintes aux droits humains, notamment d’arrestations arbitraires, d’enlèvements et d’actes de torture à l’encontre de militants de l’opposition ».
« Ils doivent également mener des enquêtes rapides, approfondies, impartiales, indépendantes, efficaces et transparentes sur les cas en suspens de disparitions forcées, d’enlèvements et de torture », a déclaré M. Farisè dans un communiqué lundi.
Dans l’un de ces cas, l’organisation Zimbabwe Lawyers for Human Rights (ZLHR) a déclaré la semaine dernière que le militant de l’opposition Nelson Mukwenha avait été enlevé et gravement torturé par des agents présumés des services de sécurité de l’Etat à Harare le 26 août.
Le militant a ensuite été abandonné à plusieurs kilomètres de Harare, a déclaré le ZLHR.
« Les personnes soupçonnées d’être responsables de ces crimes doivent être jugées dans le cadre de procès équitables », a déclaré Mme Farise.
Elle a appelé M. Mnangagwa, qui a prêté serment lundi pour un second mandat de cinq ans, à garantir un environnement post-électoral pacifique.
« L’investiture du président Mnangagwa pour son second mandat a été gravement perturbée par des informations faisant état d’attaques contre des militants des partis d’opposition et de menaces contre ceux qui tentent d’organiser des manifestations pacifiques, dans un contexte de répression croissante des droits de l’homme, en particulier des droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association », a déclaré Mme Farise.
Elle a ajouté que les autorités de Harare devraient respecter les lois du pays en veillant à ce que tous les Zimbabwéens puissent participer librement à des activités pacifiques, quelle que soit leur affiliation politique.
Les autorités doivent également garantir un environnement post-électoral pacifique en respectant, protégeant et garantissant pleinement les droits à la liberté de réunion pacifique, d’association et d’expression.
Elle a ajouté que les autorités devaient immédiatement cesser de publier des déclarations incendiaires susceptibles d’inciter à des attaques contre des militants politiques, des défenseurs des droits de l’homme et d’autres personnes.
JN/fss/ac/APA