Le Premier ministre de la transition nigérienne Ali Mahamane Lamine Zeine a annoncé, lundi après-midi, que des négociations sont en cours avec l’organisation régionale.
L’annonce a été faite lors de la première conférence de presse animée à son cabinet par le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine, nommé à ce poste début août par les militaires qui ont pris le pouvoir suite au coup d’état du 26 juillet 2023.
Face aux journalistes de la presse nationale et internationale qui l’ont assailli de questions sur le sujet après un bref exposé sur la situation socio-économique du pays, il a indiqué que le gouvernement poursuit les discussions avec la communauté économiques de Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) afin que toutes les sanctions infligées au Niger soient levées « le plus vite possible ».
« Nous avons rempli toutes les trois conditions préalables qu’ils ont posées. Nous nous sommes montrés très ouverts au dialogue. Nous n’avons pas arrêté les échanges avec la Cédéao et nous les poursuivons avec l’espoir que sous la houlette d’un certain nombre de bonnes volontés, nous allons très rapidement parvenir à nous entendre pour que le Niger, qui n’a pas cherché à être sanctionné, se voit lever cet embargo qui lui a été imposé d’une manière précipitée », a déclaré le Premier ministre qui a d’ailleurs rappelé que « nulle part dans le traité de la Cédéao, il n’a été prévu toutes ces mesures de fermeture des frontières, de coupure d’électricité, d’empêcher que des médicaments arrivent dans un pays et même de menacer d’attaquer militairement un pays ».
C’est pour ces raisons, a-t-il poursuivi, que « nous-mêmes, nous avons estimé que les échanges ne doivent pas être interrompus et nous avons reçu à quatre reprises les délégations. Nous avons effectué un déplacement, et nous avons bon espoir, dans quelques jours, de parvenir très rapidement à une entente pour que toutes ces mesures soient levées », a-t-il dit, tout en indiquant que l’Etat du Niger a parallèlement saisi les juridictions communautaires de l’Uémoa et de la Cédéao pour faire annuler ces sanctions.
« Le Niger prêt à se défendre en cas d’intervention »
Lors de son point de presse, Ali Mahaman Lamine Zeine a aussi évoqué la question de l’intervention militaire à laquelle menace de recourir l’organisation communautaire en cas d’échec de la diplomatie pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. « En tant que gouvernement responsable, nous nous attendons à tout moment à ce que notre pays soit attaqué, et c’est ce qui est dommage », a-t-il dit avant d’assurer que toutes les dispositions sont prises pour que le pays puisse se défendre.
« Il faudrait savoir que toutes les dispositions sont prises pour défendre l’intégrité territoriale de notre pays et d’ailleurs, ce serait injuste si on décidait de nous attaquer », a ajouté le premier ministre de transition qui a, par la suite, fait savoir que « nous sommes toujours en pourparlers pour que la raison soit entendue, et qu’elle soit de mise de manière à ce que ces pays qui poussent à ce que notre pays soit attaqué comprennent la raison de ne pas le faire ».
Selon le premier ministre de transition, « sur, une quinzaine de membres de la Cédéao, c’est seulement quatre qui appellent à cette intervention militaire. Mais nous sommes déterminés à nous défendre si jamais il y a une attaque et on ne parle pas au hasard ».
Il a saisi l’occasion pour appeler, « tous les nigériens qui sont sur cette lancée de revenir à la raison et surtout de revenir servir le pays». « En ce moment le pays a besoin de tous ses filles et fils et le président de la transition a bien notifié que nous avons besoin du concours de toutes les filles et de tous les fils de la nation », a-t-il insisté. Une adresse à l’endroit de certains dignitaires de l’ancien régime de Bazoum Mohamed, aujourd’hui en exil, et qui appellent la Cédéao et la Communauté internationale à intervenir au Niger pour restaurer l’ordre constitutionnel dans le pays.
AYB/ac/APA