Adopté le 7 juillet 2017 par la Conférence des Nations unies, le Traité vise l’élimination des armes nucléaires.
Parmi les 92 pays qui ont signé le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), il y a ceux d’Afrique de l’Ouest comme le Cabo-Verde, la Gambie, le Bénin et le Nigeria. Soixante-huit autres l’ont déjà ratifié. Mais le Sénégal n’a pas encore signé cet instrument des Nations unies adopté en 2017 pour interdire la mise au point, l’essai, la production, le stockage, le transfert, l’utilisation et la menace de l’utilisation d’armes nucléaires, en raison des conséquences humanitaires catastrophiques qu’entraînerait leur utilisation.
Pour amener le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, à signer le TIAN, les députés sont invités à s’impliquer à travers une campagne de sensibilisation et de plaidoyer auprès des autorités étatiques, en l’occurrence celles du ministère des Affaires étrangères, qui doivent travailler à sa signature. « C’est un Traité important. Donc, il faut que les parlementaires portent le plaidoyer pour sa signature. Car, certains pays de l’Afrique de l’Ouest l’ont déjà signé. Or, le Sénégal est un porte-étendard en matière de signature de traités internationaux », a affirmé Abdou Mbow, président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale.
Il s’adressait à la presse en marge d’un Forum de renforcement des capacités de la société civile sur l’universalisation du Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) et la promotion de la Paix en Afrique de l’Ouest. La rencontre est initiée par le Réseau des anciens jécistes d’Afrique/Sénégal (RAJA/S).
Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), dont la deuxième réunion des États parties doit se tenir du 27 novembre au 1er décembre 2023 à New York, prévoit un processus assorti d’un calendrier, conduisant à l’élimination vérifiée et irréversible de leur programme d’armes nucléaires. Il renforce l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires relatif à la clause de désarmement.
Disant redouter « une guerre nucléaire », le président du Groupe parlementaire « Liberté et Démocratie », Mamadou Lamine Thiam a soutenu que « l’utilisation du nucléaire tant dans sa forme militaire que civile pose problème ».
Partant de ce constat, le parlementaire a demandé un « engagement » à tous les niveaux à travers un groupe de travail réunissant députés et société civile pour pousser le président de la République à signer le TIAN. « Après cela, nous parlementaires, porterons également le plaidoyer pour sa ratification », a indiqué Mamadou Lamine Thiam. De l’avis de Dénis Ndour, président du RAJA/Sénégal, la sensibilisation des députés pour porter le plaidoyer pour la signature du TIAN fait suite à une série de conférences avec les religieux, les jeunes et la société civile.
« Aujourd’hui, a dit M. Ndour, c’est le tour des parlementaires parce que le Traité quand il sera signé, il faut le ratifier. Et c’est l’Assemblée nationale qui doit autoriser le président de la République à le ratifier. C’est pourquoi, il est important qu’ils connaissent ledit Traité pour bien faire leur plaidoyer. Ce qui est étonnant, c’est que certains pays ouest-africains l’ont déjà signé. Nous attendons de rencontrer le Premier ministre pour savoir ce qui bloque sa signature par le Sénégal. C’est une question de diplomatie et il ne faut pas écorner l’image diplomatique du Sénégal par la non-signature du TIAN ».
TE/ac/APA