Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur l’audition d’Ousmane Sonko par le doyen des juges, Oumar Maham Diallo, qui pourrait le placer sous mandat de dépôt, trois jours après son arrestation qui continue de susciter des manifestations violentes.
Le Soleil titre sur la nouvelle affaire judiciaire visant Ousmane Sonko, insistant sur « ce que reproche le Procureur au leader de Pastef ». « Cité dans cinq dossiers en instruction, le maire de Ziguinchor (sud) est visé pour sept chefs d’inculpation et risque le mandat de dépôt » pendant que « ses avocats parlent d’une tentative de l’écarter de la présidentielle de 2024 », estime le quotidien national.
« Arrêté vendredi dernier, Ousmane Sonko sera présenté au Doyen des juges d’instruction ce lundi. En attendant, le procureur de la République qui a fait face à la presse, samedi dernier, a visé sept chefs d’inculpation contre lui. Il a requis le mandat de dépôt. Abdou Karim Diop, à l’appui de dates et de vidéos, a expliqué les raisons pour lesquelles le leader de Pastef doit être poursuivi pour appel à l’instruction », explique le journal.
Sud Quotidien s’attend à un « lundi de tous les dangers » avec les probables risques de manifestations violentes si Ousmane Sonko est placé sous mandat de dépôt. Au lendemain de l’arrestation de Sonko et son placement en garde à vue, le procureur de la République a indiqué que l’opposant est « poursuivi pour sept chefs d’accusation. Et Abdou Karim Diop de relever : +Il sera poursuivi pour appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sureté de l’État, complot contre l’autorité de l’Etat, actes et manœuvres à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, mais également vol de téléphone portable+ ».
A ce sujet, le chef du parquet souligne que les faits présumés de « vol d’un téléphone portable appartenant à une gendarme […] sont juste un élément déclencheur de son arrestation qui était d’ailleurs imminente ». « Toutes les procédures énoncées, qui ont causé des dégâts matériels inestimables, ainsi qu’une quarantaine de morts entre mars 2021 et juin 2023, convergent inéluctablement vers Ousmane Sonko », a-t-il soutenu. Le magistrat affirme ensuite que « la procédure concernant Ousmane Sonko +est pratiquement bouclée+ et que +l’Etat prendra toutes les dispositions nécessaires pour maintenir l’ordre et préserver la sécurité des personnes et des biens de toute menace+ »
Le Quotidien note que « les sept pêchés d’Ousmane Sonko » conduisent « le leader de Pastef (à être) présenté au juge d’instruction aujourd’hui » alors qu’il subsiste une « controverse sur la contumace » du maire de Ziguinchor (sud), déjà condamné à deux ans de prison ferme dans son dossier avec la masseuse Adji Sarr pour corruption de la jeunesse. Le journal souligne en outre que « plusieurs leaders de Pastef et l’avocat Juan Branco sont recherchés ». Cet avocat français, qui est « sous le coup d’un mandat d’arrêt international » émis par le procureur de la République de Dakar, a débarqué hier au Sénégal, créant la surprise.
Bés Bi indique que ce sont « sept chefs d’accusation » qui sont retenus contre Sonko « chargé » par le procureur de la République, Abdou Karim Diop. « Cette fois, Ousmane Sonko s’en sortirait difficilement. Les charges exposées par le procureur de la République, samedi, laissent peu de chances au leader de Pastef, arrêté vendredi pour vol de portable et appel à l’insurrection, +élément déclencheur+ de cette nouvelle procédure qui s’annonce aussi palpitante que les précédentes. Il fera face au Doyen des juges ce lundi et pourrait faire l’objet d’un mandat de dépôt », assure le journal.
Avec « les sept charges du procureur et la bataille du contumax », L’Observateur estime que la justice sénégalaise tient « du lourd » sur Ousmane Sonko alors que « de la légèreté » a été constatée sur l’entrée de l’avocat français Juan Branco sur le sol sénégalais alors qu’il est sous le coup de mandat d’arrêt international. Pour le journal, cet acte sonne comme un « pied de nez à la sécurité ».
Walf Quotidien voit, à travers les « accusations contre Sonko et l’emprisonnement de ses militants », « la dissolution de Pastef est en marche » après que le procureur a +criminalisé+ le dossier » visant l’opposant. Cependant, le parti « Pastef n’abdique pas. Son leader Ousmane Sonko qui est en garde à vue a décidé de lutter en observant une grève de la faim. Il invite tous les détenus politiques à en faire de même et appelle une fois encore le peuple à résister au +complot contre le projet et à l’oppression+ », souligne le journal qui note que ce lundi est « un jour à hauts risques » pour le Sénégal.
ODL/ac/APA